Dans les études sur le temps de travail des Européens, les Français sont souvent pointés du doigt, notamment quand on les compare à leurs voisins d'outre Rhin. Mais, selon une étude de l'Insee parue mercredi et rapportée par Le Figaro, l'écart entre Allemands et habitants de l'Hexagone n'est pas si important que ça.
Vacances sous-estimées. Alors que la dernière enquête Emploi réalisée en Europe rapportait 1.530 heures de travail par an chez les Français contre 1.570 chez les Allemands, l'Insee révèle dans son étude que ces chiffres sont en fait biaisés. Selon cet organisme de statistique, les congés payés en Allemagne sont sous-estimés. Si la loi y donne droit à quatre semaines par an, dans les faits, les conventions collectives permettent aux salariés allemands de prendre plus de congés, ce que démontrent mal les enquêtes comparatives.
Temps partiel plus important. De plus, en Allemagne, l'enquête Emploi questionne les salariés à une période où ils ont tendance à prendre peu de congés et la manière dont les questions sont posées pousserait à sous-estimer les vacances prises, estime l'Insee. Résultat, "les courbes françaises et allemandes ont tendance à se rejoindre en dehors des périodes de vacances scolaires, indiquant des durées effectives de travail plus proches que ne laissent apparaître les moyennes annuelles", rapporte aussi l'Insee. Enfin, les études comparatives ont tendance à se pencher souvent uniquement sur les salariés à temps plein. Or, outre Rhin, le travail à temps partiel est beaucoup plus important. S'il était pris en compte, l'écart entre le temps de travail des Allemands et des Français se réduirait encore plus, précise l'Insee.
Cette étude de l'Insee rappelle donc que les comparaisons internationales sont à prendre avec des pincettes. Petite victoire cependant, pour la prochain enquête Emploi, c'est le questionnaire élaboré pour la France qui sera utilisé dans toute l'Europe lors de sa prochaine édition.