Dans l'attente d'un accord qui se fait de plus en plus hypothétique, l'inquiétude frappe les Grecs de plein fouet. De quoi heurter les touristes, qui représentent 18% du PIB national ? Europe 1 est allée à leur rencontre à Athènes.
"Ne sort pas la nuit". Sur le bord de routes pavées de la vieille ville, Daniela, vacancière suisse, écoute un petit groupe de musique. Elle est arrivée il y a quelques heures avec une certaine appréhension. "J'en ai parlé avec ma mère. Elle m'a dit : 'regarde ce qu'ils montrent dans le journal, ne sort pas la nuit, prenez des taxis...' Elle avait une très grande inquiétude car on ne savait pas ce qui allait se passer".
Mais pour l'heure, l'inquiétude a laissé place à la douceur des vacances pour Daniella. Les cigales font plus de bruits que les émeutes. Pourtant, le ministère des Affaires étrangères français met en garde sur son site : "la Grèce connaît de manière récurrente des manifestations ou des rassemblements. Il convient d’être attentif et de les éviter". Et de poursuivre : "les vols à la tire accompagnés parfois d’agressions sont en constante augmentation dans certains quartiers d’Athènes (aux alentours de l’Acropole, et notamment dans le périmètre des espaces verts de la colline Filopappou, de Monastiraki et d’Omonia) ainsi que dans les gares de Larissa et de Peleponnisos. Suite à une recrudescence des vols dans les rames et sur les quais du métro d’Athènes, la plus grande prudence s’impose, notamment sur la ligne reliant l’aéroport à la capitale".
La prévoyance face à la crise. Mais pour l'instant, Alice, touriste française, n'a pas non plus été inquiétée pour sa sécurité. Elle, se voit plutôt confrontée à la crise bancaire qui frappe le pays. "Hôtel, ticket de visite de l'Acropole. On doit tout payer en liquide car le paiement par carte donne lieu à une majoration de 5%". Pour éviter une crise des liquidités, le gouvernement a décidé une limitation des retraits jusqu'au 8 juillet. Si celle-ci ne concerne pas les cartes de crédit étranger, le ministère des Affaires étrangères français incite tout de même les touristes à se munir de beaucoup de liquidités. La plupart des banques grecques sont à sec et tous les commerces n'acceptent pas la carte.
"Il est recommandé de contacter votre banque afin de vérifier le délai d’obtention du montant dont vous avez besoin. Un préavis minimum de 48 heures est généralement nécessaire. Il peut être aussi avisé, lorsque cela est possible, de prépayer les séjours et nuitées avant le départ et de se munir de plusieurs cartes de crédit", prévient le Quai d'Orsay, qui incite également les touristes à prévoir un stock de médicaments face à la pénurie en pharmacie.
Pour l'instant, pas de quoi inquiété Michel, touriste Canadien, qui se montre philosophe : "il n'y a pas de panique encore. Les cartes bancaires marchent parfaitement dans les supermarchés. C'est une situation sérieuse que les touristes ne sentent pas encore". Mais Michel reconnaît, tout de même, que sa nervosité augmente au fur et à mesure qu'il discute avec les habitants.