Ce fut un cadeau inattendu et bienvenu pour 5,5 millions de Français. Il y a un an, certains salariés touchaient de la part de leur employeur une prime, en moyenne 400 euros, sans impôt ni charges. C'était la "prime Macron", l’une des mesures censées calmer la crise des "gilets jaunes". Et bonne nouvelle, le dispositif a été pérennisé cette année. En 2019, 74% des entreprises avaient joué le jeu, mais seront-elles aussi nombreuses cette année ? Pour se faire une idée, Europe 1 a recontacté les 160 sociétés sondées lors de la première édition de la "prime Macron".
"C'est un outil intéressant et ponctuel"
800 euros chez Total, 700 chez Air Liquide, mais aussi 550 euros chez CDC Habitat... Certaines grandes entreprises ont décidé de renouveler l'expérience de la "prime Macron" en 2020. Et elles ne sont pas les seules, les banques aussi vont mettre la main au portefeuille. C'est le cas pour HSBC, Crédit Mutuel, ou encore la Société Générale qui va verser jusqu'à 500 euros à 26.600 personnes. "C'est un outil intéressant et ponctuel", confirme au micro d'Europe 1 Jean-Hugues Lombry, le directeur des caisses régionales du Crédit Agricole.
"La bonne santé de l’entreprise explique qu’on a pu verser ces sommes-là à l’égard des salariés [700 euros à 73.000 salariés, ndlr]", poursuit Jean-Hugues Lombry. "C’est important aussi d’être dans un partage équilibré de la valeur ajoutée qui peut être créée sur le territoire grâce à l’action des collègues du Crédit agricole. Et je pense que c’est intéressant pour eux de toucher ces sommes-là en début d’année."
Beaucoup d'entreprises ont renoncé
Mais il y a aussi beaucoup d'entreprises qui ont renoncé à cette prime cette année. C'est notamment le cas de Capgemini, Free, la Banque Populaire, la Caisse d'Epargne, qui avaient donné l'an dernier 1.000 euros à leurs salariés. Idem pour Auchan, Coca-Cola, Engie ou encore Lactalis : pas de bonus cette année pour les salariés. Une absence de prime qui peut même être parfois mal vécue dans certaines entreprises. "L’année dernière, on a eu une prime de 300 euros, et 150 euros pour les cadres. Mais cette année, on a très bien compris qu’ils n’ont pas envie de la verser", explique David Pereira du syndicat Sud commerce qui travaille aux Galeries Lafayette.
"Ici, la plupart des gens gagnent le Smic, et c'est vrai que 300 euros de pouvoir d'achat, c'était bien plaisant", ajoute le syndicaliste. Si certaines entreprises sont moins généreuses que d'autres, d'autres ont opté pour un autre moyen de redistribuer. C'est par exemple le cas d'Arkema qui a opté pour 1.000 euros de prime ainsi qu'une revalorisation des salaires à hauteur de 2,2%. Alors, prime ou pas, les entreprises ont jusqu'au 30 juin pour se décider. En n'oubliant pas que pour que cette dernière soit bien sans impôt ni charge, il faut notamment un accord d'intéressement.