"Il y a un impact sur toutes les marchandises : les œufs, la crème, le beurre, la farine, la charcuterie, les légumes, le poisson, la viande, tout a augmenté !" Le gérant de ce restaurant italien du 15e arrondissement de la capitale est loin d’avoir le sourire. Et pour cause, en plus du gaz, de l’électricité et de la grande distribution, l’inflation touche de plein fouet la restauration. Un coup d’autant plus dur que le secteur, très durement touché pendant la crise sanitaire, repartait en flèche depuis l’allégement des restrictions.
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"S'il y a encore une augmentation, là ça risque d'être compliqué"
Face à l’augmentation des coûts, pas le choix, il faut augmenter les prix. Ici le menu du déjeuner affiche donc un euro de plus. Une hausse relativement mesurée que les clients sont prêts à accepter. Mais attention, eux aussi sont victimes de l’inflation dans leur quotidien, et il ne faudrait pas que ça aille au-delà. "S'il y a encore une augmentation, là ça risque d'être compliqué", confirme au micro d’Europe 1 Prisca, cliente et jeune trentenaire. "Certes, on ira toujours parce qu'on aime partager des moments au restaurant avec nos collègues ou avec nos proches. Mais par contre, effectivement, je vais y aller beaucoup moins."
"Je paye l'huile cinq euros hors taxes alors qu'elle était à 1,65 euro"
Alors pour éviter d'avoir à augmenter leur prix, et risquer de perdre une partie de leur clientèle, certains restaurateurs font un autre choix : retirer certains éléments de la carte. "Je paye l'huile cinq euros hors taxes alors qu'elle était à 1,65 euro avant. Du coup, on commence à arrêter de faire des frites sur la carte", explique Aziz, restaurateur. Et il prévient que si les prix continuent à augmenter, il n'y a pas que les frites qui ne seront plus au menu, puisque c'est la pérennité de son établissement qui sera menacé.