Invité de "La France bouge", Xavier Ursat, directeur exécutif chez EDF, est revenu sur la stratégie nucléaire à moyen terme. C'est la première fois qu'EDF s'exprime depuis les annonces d'Emmanuel Macron sur son plan "France 2030".
Il continue de croire au nucléaire, qu'il juge comme un "bouclier" contre la hausse des prix de l'électricité. Une semaine après les annonces d'Emmanuel Macron de son plan "France 2030", Xavier Ursat, directeur exécutif en charge de la direction ingénierie et projets nouveau nucléaire, se dit confiant sur l'avenir de la filière. Il était l'invité de La France bouge lundi.
Les SMR pour viser le marché international
Au centre de la stratégie d'EDF et de la France en matière de nucléaire se trouve les SMR. (Small Modular Reactor). Comme le révélait Europe 1, ces petits réacteurs modulaires nouvelle génération viendront en appoint des centrales classiques. Et c'est une véritable petite révolution, selon Xavier Ursat. "Jusqu'à présent, la tendance était de faire de gros réacteurs de forte puissance" pour éviter de faire trop monter les coûts d'une sécurité qui est toujours plus élevée. Mais avec les SMR, c'est l'inverse. "Faire de plus petits réacteurs de manière à retrouver des économies, non sur la taille de ces derniers, mais sur le fait d'avoir une usine capable de les fabriquer en de nombreux exemplaires".
Avec ces nouveaux réacteurs, EDF cible le marché national, mais également (et surtout) international. "On vise une taille de réacteur qui correspond à la taille de la plupart des usines à charbon ou au fioul qui existent partout dans le monde et qu'il faudra probablement remplacer dans la décennie 2030/2040." Et comme Xavier Ursat imagine que les SMR pourront se brancher directement sur le même réseau, il estime que "l'on pourra aller assez vite pour décarboner un pays avec les SMR".
Et si les États-Unis, la Chine et la Russie ont déjà une avance certaine en la matière, le directeur assure qu'EDF a beaucoup accéléré et a fait le choix de "concevoir des SMR avec des innovations, mais à partir du retour d'expérience" déjà acquis.
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Bientôt 6 nouveaux EPR en France ?
Reste que pour l'heure, les réacteurs SMR d'EDF n'existent que sur le papier. Et d'ici au premier chantier, voulu pour 2030, Xavier Ursat mise sur… les EPR.
EDF attend d'ailleurs une réponse du gouvernement pour en construire six autres sur le territoire. "Le dossier complet a été remis à l'État et le président a dit qu'il prendrait bientôt la parole à ce sujet." Une attente "sereine", assure Xavier Ursat qui met en avant que, selon lui, "conserver du nucléaire aux côtés d'un développement des énergies renouvelables est une solution de bon sens". "Nous avons besoin d'une électricité qui n'émet pas ou peu de CO2, et d'être indépendant énergétiquement." Une chose que le couple nucléaire-renouvelable apporte appuie Xavier Ursat.