Les niches fiscales reviennent dans le débat. Le ministre de l’Action et des Comptes public Gérald Darmanin a proposé dimanche de davantage les encadrer, notamment en diminuant leur plafond global. Le député LR Eric Woerth s’est clairement opposé à cette piste, estimant qu’elle reviendrait à augmenter les impôts. "Ce ne sont pas des économies, mais une augmentation de la fiscalité. Supprimer une niche fiscale, c’est faire payer plus d’impôts", a estimé le président de la commission des Finances de l’Assemblée Nationale, lundi soir sur Europe 1.
"Baisser le plafond des niches fiscales, c’est toucher directement les catégories de Français moyens qui emploient des salariés à domicile, souvent à temps partiel. Il est donc naturel que vous ayez une diminution de votre impôt sur ce que vous payez à ce salarié", a cité comme exemple Eric Woerth. Selon la Cour des comptes, près de 450 niches fiscales existent actuellement en France, dont le crédit impôt recherche, l'aide à l'emploi à domicile ou l'abattement fiscal pour les journalistes. En 2018, le coût total de ces dispositifs s'est élevé à 100 milliards d'euros, selon Bercy.
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"La vraie réponse est une diminution des dépenses publiques". Eric Woerth a plaidé, à la place d’une suppression de certaines niches fiscales, pour une diminution des dépenses publiques. "La vraie réponse à la baisse de la fiscalité est la diminution des dépenses réelles, et là le gouvernement se garde bien de donner la moindre piste. Il n’y a pas de pouvoir d’achat sans baisse des dépenses publiques. Les niches fiscales sont assez concentrées sur les ménages. Elles sont plafonnées à 10.000 euros", a assuré l’ancien ministre.
Le député réaffirme également son opposition à un rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), une mesure réclamée par de nombreux "gilets jaunes". "Je suis pour la suppression totale de l’ISF. Il faut tenir là-dessus, et ne pas aller dans l’air du temps. La France est très redistributrice, et les écarts de revenus sont beaucoup plus faibles après redistribution par les taxes et les prestations sociales. L’impôt sur le revenu peut être travaillé autrement par exemple. La fiscalité est là pour payer les dépenses publiques, et les dépenses publiques sont beaucoup trop importantes aujourd’hui."