Chauffer des immeubles grâce aux déchets va-t-il bouleverser le monde de l'habitat comme celui de l'énergie dans les années à venir ? Hubert Sabourin, cofondateur de Mini Green Power, est venu présenter mardi 17 décembre dans La France bouge la solution qu'il a créée pour permettre un recyclage efficace de la biomasse. Et qui séduit de plus en plus d'industriels et de collectivités, attirés par le double gain généré sur le traitement des déchets et la consommation d'énergie, irrémédiablement plus forte lorsque les températures baissent comme c'est le cas actuellement.
Des petites centrales
Concrètement, la société Mini Green Power "propose des solutions de combustion de déchets" pour une transformation en chauffage, explique Hubert Sabourin, ancien salarié de BP. "On a décidé de mettre nos compétences pour fabriquer non pas des énormes centrales qui vont dispatcher leur énergie sur des milliers de kilomètres avec des pertes en ligne, mais sur des plus petites centrales, viables économiquement, avec des énergies renouvelables. On s'est focalisé sur les déchets."
"On s'est aperçu que les collectivités payent des sommes considérables chaque année pour se débarrasser de leurs déchets verts ou de leurs déchets de bois", poursuit Hubert Sabourin. Avec son associé, il a également réalisé "que ces déchets ont une valeur énergétique importante et qu'on pouvait les valoriser sur place pour en faire de l'énergie". Pour simplifier, la mini-centrale opère une "combustion étagée" qui "va transformer ces déchets de biomasse en gaz et va brûler ce gaz immédiatement, de manière propre."
De 500 à 5.000 logements concernés
Pour l'heure , Mini Green Power a installé trois centrales en fonctionnement : en Sicile, dans le Var et au Pays de Galles. Une quatrième est en construction en Bretagne. "Nos industriels qui veulent valoriser des déchets de bois mais aussi des déchets agricoles, comme des litières de volailles souillées", indique Hubert Sabourin.
Les particuliers ne sont pour l'instant pas concernés à titre individuel, mais les mini-centrales "peuvent aller de 500 à 5.000 logements, selon la quantité de déchets verts et de déchets de bois", résume l'entrepreneur, qui cherche à lever "deux millions d'euros" après cinq millions d'euros récoltés depuis 2014.