Il est très attendu. Emmanuel Macron se rend mercredi après-midi au marché de Rungis pour annoncer une série de mesures visant à améliorer les revenus des agriculteurs, dont le revenu moyen ne dépasse pas 1.250 euros par mois, et les sortir de la dépendance aux aides. Producteurs, industriels et grande distribution discutent depuis fin-juillet, dans le cadre des Etats généraux de l'alimentation. Des négociations qui commencent à porter leurs fruits : tous sont d'accord pour redonner du pouvoir au producteur.
Des prix en hausse pour le consommateur. Quelques-unes des mesures sont déjà connues et il faut s'attendre à ce qu'elles aient une répercussion sur les prix pour le consommateur. C'est assumé par l'Elysée car l'objectif est de mieux rémunérer les producteurs. L'idée est qu'ils reprennent la main sur les négociations, qu'ils puissent fixer un prix juste. Pour cela, ils vont devoir se regrouper en filière par territoire et chaque filière négociera avec les distributeurs. En échange, les producteurs devront fournir des gages de qualité sur cinq ans.
Dans les Yvelines, Dominique, éleveur bovin le constate : il vendait une génisse 25 francs le kilo de carcasse en 1992, c'est 4 euros aujourd'hui, soit exactement la même chose. Or, en 25 ans, tout a augmenté comme le grain qu'il donne à ses animaux. Alors reprendre le contrôle des prix serait la moindre des choses pour l'éleveur. "Il y a longtemps qu'on réclame ça. Il faut quand même qu'on arrive à payer nos charges et à tirer un petit salaire", dit-il, néanmoins méfiant. La dernière soit disant grande avancée sur la question ne lui avait permis qu'une hausse mensuelle de salaire de 4 euros.
Une loi expérimentale. De leur côté, les industriels et les distributeurs devraient s'engager à relever le prix minimum de revente. Un point sur lequel tous les distributeurs ne sont pas d'accord mais qui permettrait de ne plus casser les prix et d'assurer une meilleure rémunération aux producteurs. L'application de toutes ces mesures devrait passer par une loi expérimentale, donc limitée dans le temps. Et chaque année, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes devrait également s'assurer que tout le monde joue le jeu.