Lundi, la Commission européenne a donné un accord de principe à la France pour expérimenter l'étiquetage de l'origine des viandes et du lait dans les produits transformés. La mesure était réclamée depuis plusieurs semaines par les producteurs : en février, plusieurs syndicats agricoles et associations de consommateurs avaient lancé une pétition dans ce sens.
Déjà obligatoire pour la viande fraîche. "Cela fait des années que l'on milite pour essayer d'obtenir cette traçabilité", a confirmé Etienne Gagneron, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitation agricole (FNSEA), jeudi matin sur Europe 1. Pour la viande fraîche, la mention du pays de naissance, d'élevage et d'abattage de l'animal est déjà obligatoire. "Mais pour tout ce qui était transformé, il y avait une opacité très forte et une opposition de certains pays de l'Union européenne", affirme Etienne Gagneron.
Rassurer les consommateurs. "L'affaire des lasagnes de cheval a marqué très fortement l'inconscient des consommateurs en termes de sécurité", explique le vice-président de la FNSEA. Deux ans après, les producteurs cherchent à rassurer, dans un contexte de baisse de la consommation de viande. Etienne Gagneron espère que cette expérimentation permettra "d'éviter qu'une fraude ou une pratique complètement illégale ne cause une réaction de retrait de la part des consommateurs."
Prolonger l'expérimentation. Aux yeux des producteurs, l'expérimentation, prévue pour durer un an, n'est qu'une première étape. "La deuxième phase, c'est que l'on puisse l'extrapoler au niveau européen, et que ça devienne obligatoire", estime Etienne Gagneron. Le vice-président du principal syndicat agricole appelle également à "ce que l'intégralité de la filière d'aval soit davantage contrôlée" par les services de l'Etat au niveau sanitaire.