L'opposition socialiste bordelaise crie au "scandale". Selon les élus de gauche, le coût global de l'Euro à Bordeaux a doublé depuis 2015, à plus de 10,5 millions d'euros, "dont 6 millions d'argent public" à la charge de l'Etat et de la métropole essentiellement. Ces chiffres sont contestés par la majorité, emmenée par le maire de la ville Alain Juppé, qui présentait vendredi en conseil de Bordeaux-Métropole, "une évaluation des surcoûts et nouvelles recettes liés à l'accueil de l'Euro".
Des surcoûts liés à la sécurité et aux transports. Pour l'édile, "il y a eu des surcoûts, comme partout ailleurs". Mais Alain Juppé, évalue, lui, les dépenses supplémentaires de 1,9 millions d'euros par rapport à l'estimation présentée en mai 2015, "ce qui devrait porter la contribution financière de la collectivité à 5 millions d'euros", a-t-il précisé. Pour le président de la métropole, les surcoûts liés au renforcement des mesures de sécurité, sur la fan-zone et le tramway notamment, s'élèvent à 400.000 euros après contributions de l'Etat et de l'UEFA, ceux liés à un plan de mobilité et aux aménagements de transports à 800.000 euros, et ceux liés aux aménagements du stade pour l'Euro à 700.000 euros environ, soit 1,9 millions d'euros au total.
Bataille de chiffres. Les derniers jours ont vu éclore une bataille de chiffres avec l'opposition socialiste. La gauche conteste les chiffres de la majorité et dénonce des surcoûts scandaleux pour cinq matches et un "petit mois de festivités". L'élu PS Matthieu Rouveyre, s'est dit convaincu qu'en conséquence, "les impôts vont augmenter".
Des chiffres instables par nature. Alain Juppé a, lui aussi, remis en cause les chiffres "fantaisistes" de l'opposition. "Les chiffres ne peuvent être totalement stabilisés, car il y a des recettes supplémentaires attendues, notamment de fréquentations de tramways, de lignes et navettes supplémentaires", a-t-il assuré à la presse. La Métropole évoque aussi un "partenariat institutionnel en attente", en l'occurrence une participation d'entre 0,2 et 0,5 million d'euros de la Région (à présidence PS). Celle-ci a toutefois affirmé vendredi qu'en l'état, elle ne serait "pas partenaire" de l'événement.
Alain Juppé, qui est président du comité des villes-hôtes de l'Euro, a insisté vendredi sur la "chance extraordinaire" d'accueillir l'Euro, lié à "des retombées très importantes en terme de fréquentation touristique et d'activité économique générale".