Vendredi soir, tous les yeux seront tournés vers la France pour le match d’ouverture de l’Euro de football. Mais, malgré l’enjeu autant symbolique que sportif, le stade sera-t-il plein ? La question se pose puisque certains syndicats de la RATP et de la SNCF envisagent de bloquer les transports en commun pour accéder au site : le mouvement de grève a été reconduit jusqu’à vendredi midi et pourrait se poursuivre après. S’ils mettent leur menace à exécution, deux des trois lignes desservant le Stade de France pourraient tourner au ralenti.
En principe, un trafic renforcé les soirs de match. Sur le papier, tout a été prévu afin d’améliorer la desserte des stades franciliens accueillant l’Euro 2016. Ainsi, le trafic sur la ligne 13 du métro et les lignes B et D du RER devrait être renforcé afin d’absorber l’afflux de spectateurs se rendant au Stade de France.
Mais qui pourrait être impacté par la grève. Sauf que le mouvement d’opposition à la loi Travail est passé par là et pourrait compliquer la situation, du moins sur une partie du réseau. En effet, la gestion des transports en commun en Ile-de-France est répartie entre la RATP et la SNCF, deux entreprises affectées de manière très différente par la grève.
Du côté de la RATP, les perturbations ont été très limitées, si bien que le trafic sur la ligne 13 du métro devrait être assuré comme prévu le soir du match d’ouverture de l’Euro. En revanche, le mouvement est bien plus dur à la SNCF, qui gère les RER B et D entre la gare du Nord et le Stade de France. Les grévistes de la compagnie ferroviaire pourraient donc bloquer deux des trois accès au stade. Les cheminots doivent voter vendredi à 11 heures la poursuite du mouvement.
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Le gouvernement multiplie les appels à la responsabilité. Du côté du gouvernement, on espère que les syndicats opposés à la loi Travail ne mettront pas leur menace à exécution. "Aucune grève n'est illégitime. Maintenant j'en appelle à la responsabilité. Quand on est à la veille d'un événement comme celui-là où l'on va empêcher peut-être des supporters d'aller au stade, là ce n'est pas normal", a déclaré Thierry Braillard, secrétaire d'Etat en charge des Sports, jeudi matin sur BFMTV. Et ce dernier d’ajouter : "Ça sera surtout l’image du pays qui sera entachée. Il y a des images qui font peur, certaines sont blessantes pour l’image de notre pays." Quelques jours auparavant, François Hollande lui-même avait fait passer le message, estimant que "personne ne comprendrait que les trains ou les avions (...) puissent empêcher le bon déroulement (...) du déplacement des spectateurs".
Comment s'adapte la SNCF ? En attendant de voir si la situation se débloque, la SNCF préfère se montrer prudente et surtout éviter que tous les RER passent par un seul lieu, la gare du Nord : en bloquant ce seul site, les grévistes pourraient perturber toutes les lignes de RER en direction du Stade de France. La compagnie ferroviaire a donc décidé de déplacer la zone d'arrêt de ses RER desservant Saint-Denis : sur la ligne D, les départs pour le stade ne se feront que de Châtelet, les trains ne marquant pas d'arrêt à la gare du Nord. Sur la ligne B, les trains s'arrêteront bien en gare du Nord, mais seulement sur les voies de surface, et non en sous-sol comme le cas d'habitude.
En outre, le directeur de SNCF Transilien, Alain Krakovitch, a appelé jeudi les spectateurs du match d'ouverture à se rendre "le plus tôt possible" au Stade de France. "Il faut que ceux qui vont au stade viennent le plus tôt possible", a-t-il déclaré, soulignant que "le stade ouvrira à 18 heures", soit trois heures avant le coup d'envoi de France-Roumanie.