Quand de simples attractions font le bonheur de toute une région... Le parc Disneyland fête ses 25 ans en 2017, François Hollande participera à cet anniversaire ce week-end. Une installation historique mais pour quelles retombées économiques dans les communes qui l'ont accueilli ?
Le département s'est métamorphosé. Avant la construction du parc d'attraction, le Val d'Europe où se trouve Disneyland, c'était la campagne : cinq villages entourés de champs de betteraves et de vaches... Aujourd'hui d'immenses lotissements jouxtent les petits bourgs. Des petits centres-villes qui ont gardé leurs églises, leurs rues pavées et leurs auberges.
David, qui tient le café-restaurant de Chessy, tout près du parc, se souvient qu'à l'époque "c'était vraiment un petit restaurant de village." "Et en trois ans, la clientèle a explosé. D'abord par les ouvriers qui travaillaient sur le chantier et puis par les gens qui se sont installés tout autour, les entreprises et les particuliers. Il n'y avait presque rien avant Disney et maintenant on est sur des chiffres d'affaires de brasserie parisienne" , assure-t-il.
Une explosion démographique qui a créé des emplois. Au fur et à mesure de l'agrandissement du parc, la population est passée de 3.000 à 30.0000 habitants. Un élu affirme même qu'"en 2004 le taux de natalité était plus important qu'en Inde". Alors pour loger tout ce monde, Eurodisney a construit de nouveaux quartiers.
Une installation massive de particuliers qui a créé 30.000 emplois, dont la moitié dans le parc. Florent est né sur place, à Bailly-Romainvilliers, l'une des communes du Val d'Europe. Il a été embauché comme chauffeur-livreur. "La rue des Berges, on l'appelle Mainstreet, c'est le nom de la fameuse rue de chez Disney. On l'appelle pareil parce qu'on est beaucoup d'employés de Disney. Je pense qu'on est deux sur cinq."
Des constructions à n'en plus finir. Et pour répondre aux besoins de cette nouvelle population, il a fallu construire de nouveaux équipements. Un élu confie que c'était la "poule aux oeufs d'or" : un euro investi à l'époque en rapportait dix. Grâce à au parc d'attraction, un hôpital flambant neuf, un centre aquatique, une gare TGV et même une université ont vu le jour. Une kyrielle d'associations ont également été créées. L'ancienne campagne est donc devenue une agglomération bouillonnante.
Des couleurs de moins en moins flamboyantes. Un bémol apparaît tout de même dans ce bilan plutôt positif : le projet initial de développement prévoyait 700.000 m2 de bureaux. Mais les entreprises ne sont pas venues aussi nombreuses qu'espéré. Seulement 10% de l'objectif a été atteint.
Et 25 ans plus tard, les allées proprettes ont perdu un peu de leur superbe. "J'ai acheté par coup de foudre", raconte Cindy, propriétaire depuis 20 ans. "Tout était nickel, les couleurs, c'était vraiment Mickey. Mais au fur et à mesure des années, ça se dégrade : les routes sont défoncées, les trottoirs sont abîmés... Là normalement la rue est en sens unique mais les panneaux de sens interdit ont disparu. Franchement j'ai envie de partir", se désole-t-elle désormais.
Les communes mettent en cause les réformes de l'État : la baisse des dotations, celle de la la taxe professionnelle. La vache à lait risque de se tarir et ces villes craignent de ne plus pouvoir assurer la même qualité de vie à l'avenir.