Cinq grands pays européens, dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont exhorté jeudi le G20 à établir une liste noire des paradis fiscaux et à prévoir des sanctions pour les pays non-coopératifs après le scandale des Panama papers. Ce groupe de pays appelé "G5", qui inclut également l'Italie et l'Espagne, demande également de lever le secret sur l'identité des propriétaires de sociétés écrans, dans une lettre rendue publique à Washington en amont d'une réunion du G20 Finances.
"Nous voulons des listes qui permettent de mettre en œuvre des sanctions pour des pays qui ne respecteraient pas les règles", a expliqué à la presse le ministre français, Michel Sapin, lors de la présentation de la lettre signée par les ministres des Finances des cinq pays. Cette initiative coordonnée doit servir de base pour lancer le débat sur l'évasion fiscale au sein du G20, dont les membres ne sont pas tous d'accord sur le besoin d'établir une liste noire.
Une liste établie par l'OCDE ? Les cinq ministres expriment leur volonté de "garantir l'application effective des normes d'échange d'information et de faire face aux pays non-coopératifs en se basant sur une liste internationale et via des mesures de représailles". Selon une source proche du dossier, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) serait chargée d'élaborer cette liste de pays non-coopératifs "pour qu'elle soit ensuite adoptée par le G20".
L'OCDE établit déjà une liste des paradis fiscaux non coopératifs. La liste "noire", la plus incriminante, ne compte plus aucun Etat en 2016. L'Union européenne a elle établi la "liste Moscovici" en 2015, en regroupant les listes noires de ses Etats-membres. En 2016, la France recensait neuf paradis fiscaux, avec le retour du Panama dans cette courte liste.