C'est un exemple de plus des difficultés du marché de l'emploi lié à la crise sanitaire du coronavirus : l’intérim a reculé de 16,1% en septembre par rapport à la même période l’an dernier. Un chiffre qu’Europe 1 vous dévoile en exclusivité ce jeudi. Il se caractérise par la destruction de 125.000 emplois en équivalent temps plein sur un an. On note une légère amélioration par rapport au mois d’août, où le recul s’élevait à -19,6%, mais la tendance reste "alarmante" selon Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’Emploi, la fédération qui regroupe les sociétés de travail temporaire.
Si Prism'Emploi est particulièrement inquiet, c’est qu’il s'attendait à une reprise plus franche après le confinement, où l'intérim avait reculé de près de 65%. La reprise est donc moins rapide qu’espérée et très disparate. C’est le secteur des services qui est le plus impacté. D’un mois à l'autre, il stagne autour des -25%. Et pour cause, il regroupe notamment les acteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration.
Le rebond du secteur transport-logistique, seul point positif
D’autres secteurs s’avèrent fragiles. Le bâtiment, par exemple, qui, après une amélioration, voit ses embauches en intérim s’effondrer en septembre. "Dans le BTP, nous avions assisté à un phénomène de rattrapage", explique Isabelle Eynaud-Chevalier. "Tout simplement parce que les chantiers s'étaient interrompus pendant le confinement et qu'ensuite les entreprises du BTP ont accéléré la livraison de leurs chantiers. Ce qui fait qu'entre juin et août, les chiffres de ce secteur ont été plutôt positifs. Et là, en septembre, c'est l'inverse."
Seul point positif : le rebond du secteur transports-logistique : +7,7% après un mois d’août à -11,8%. Selon la déléguée générale de Prism’Emploi, cette reprise est due au développement des activités d’entreposage et de tri postal, boostées par le boom du commerce en ligne. Les chiffres dans leur ensemble restent toutefois "préoccupants", d’autant qu’ils reflètent la réalité du mois de septembre, autrement dit d’avant la mise en place du couvre-feu dans plusieurs métropoles françaises.