Le livret A (et le LDD), dont le taux descendra, en août, pour la première fois en dessous des 1% (à 0,75%), séduit de moins en moins. La collecte nette a été à nouveau négative en juin, à hauteur de 100 millions d'euros, selon les données publiées mardi par la Caisse des dépôts. Au total, la collecte a été dans le rouge sur dix des douze derniers mois, pour un bilan négatif de 2,72 milliards d'euros depuis le début de l'année.
>> Pour autant, existe-t-il vraiment des alternatives crédibles ?
Le livret A reste un placement sûr et flexible. Le livret A continue de conserver des qualités difficiles à trouver ailleurs. Flexible, il permet de basculer de l'argent sur votre compte courant immédiatement et très facilement, sans être fiscalisé. Sécurisé, il vous offre la garantie de ne jamais perdre de l'argent, à défaut de ne pas en gagner beaucoup. "Il sert aux d épenses imprévues, aux vacances, aux impôts. C'est un bas-de-laine, un livret pour de petites économies. C'est un placement rassurant", décrypte pour Europe 1 Maëlle Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux.com. Pour rappel, un livret A peut contenir jusqu'à 22.950 euros… mais 1,50 euro seulement suffit pour en ouvrir un ! S'il séduit peu les amateurs de rendements et les gros épargnants, il reste compétitif pour les plus petits économes.
L'Assurance-vie, sécurisée, mieux rémunérée… mais plus contraignante. Si vous voulez vraiment abandonner votre livret A, l'Assurance-vie est le placement qui lui ressemble le plus, tout en étant mieux rémunérée. Aussi sécurisée, elle offre un taux à 2,5% en moyenne (il dépend des établissements), soit bien plus que les 0,75% du livret A.
Si vous retirez votre argent avant les quatre premières années, les taux d'intérêt de l'Assurance vie sont fiscalisés, et la rentabilité diminue de moitié. Mais on arrive tout de même, fiscalité comprise, à une rentabilité d'environ 1,25%, ce qui reste supérieur à celle du livret A. En outre, il n'existe pas de plafond de versement ni de restriction sur les retraits ou versements.
Attention néanmoins : alors qu’il est possible de déposer et de retirer de l’argent quand on veut de son Livret A, l'Assurance-vie est un placement à long terme. Certes, le banquier ou l'assureur ne peut pas s'opposer à un retrait. Mais il faudra au minimum une semaine avant de débloquer l'argent et cela ne se fait pas sans respecter certaines conditions. Enfin, certains types de contrats prévoient qu’il faut l’alimenter régulièrement, ce qui n'est jamais le cas pour un livret.
Plan épargne logement (PEL) : bon placement à long terme. A l’origine conçu pour ceux qui envisagent de contracter un emprunt pour acheter un logement, cet outil d’épargne est ouvert à tous, même si vous ne comptez jamais devenir propriétaire. Son taux de rémunération est de 2%, défiscalisé pendant les douze premières années. Le placement est aussi sécurisé que l'Assurance vie et le livret A. Et si vous vous servez de cet épargne pour acheter votre résidence principale, vous recevez une prime de l’Etat (jusqu’à 1.000 euros, voire 1.525 euros pour un logement aux normes BBC) et vous avez accès un taux d'emprunt immobilier de 3%. Enfin, son plafond, de 61.200 euros, fait presque le triple de celui du livret A.
Le hic : il faut ne pas y toucher pendant quatre ans, sinon cela entraîne la clôture automatique du PEL. Et si vous ne voulez pas être imposés, il faudra laisser dormir votre argent pendant au moins huit ans. Autre spécificité, l’épargnant doit verser une somme minimum chaque année (540 euros), prédéfinie dans le contrat signé avec la banque. Enfin, il faut un minimum de 225 euros pour ouvrir un PEL.
Achetez un logement en province. La pierre reste un bon placement. La baisse des prix semble s'enrayer, et il est toujours possible d'emprunter pour pas trop cher. Si vous voulez vider votre livret A, pourquoi donc ne pas acheter un bien ? "Avec une petite somme, on peut obtenir des prêts intéressants auprès des banques et réaliser de petits investissements en province", selon Maëlle Bernier, de Meilleurtaux.com.
Le LEP, selon vos revenus. Le Livret d'épargne populaire (LEP), petit frère du Livret A, dispose également d'un taux relativement attractif : 1,25% au 1er août (contre 1,5% aujourd'hui). On y dépose et retire de l'argent à l'envi et les intérêts sont exonérés d'impôt. Seule condition restrictive : il est réservé aux personnes et foyers non imposables ou légèrement. Ainsi, un célibataire ne doit pas gagner plus de 19.235 euros pour pouvoir y prétendre. Pour un couple sans enfant, le plafond de revenus s'élève à 29.506 euros par an. Le versement initial de ce livret est de 30 euros et le montant maximal du compte sur LEP ne peut excéder 7.700 euros, hors intérêts capitalisés.
Les livrets fiscalisés, si vous êtes flexible et motivé. Les banques se livrent également une guerre pour attirer de nouveaux clients, particulièrement les banques en ligne (ING Direct, Fortuneo et autres Hello Bank). Ces dernières proposent donc des livrets fiscalisés, dont les revenus sont imposables donc, avec des taux bien plus élevés que la moyenne pouvant monter jusqu'à à 4% brut. Attention, ce taux n’est valable que pendant les premiers mois : une telle solution n’est donc rentable que si vous disposez déjà d’une somme importante au départ et que vous déposez tout dès le premier versement. Passé ce délai, le taux est bien moins intéressant, de l’ordre de 0,8%.
Ces banques offrent en plus à leurs nouveaux clients un "cadeau" de bienvenue, le plus généralement une somme de 80 euros. Un bonus versé à condition de conserver un compte bancaire pendant un an et un jour. Mais comme il s’agit de banque en ligne, il est ensuite facile de clôturer son compte et d’en ouvrir un autre ailleurs, un fois encore avec un bonus. Cette solution est donc à recommander pour les personnes qui sont connectées et réactives.