De nombreuses stations-service n'ont plus de carburant en Normandie à la suite des mouvements sociaux, en particulier au Havre, où trois stations sur quatre sont fermées, a-t-on appris mercredi auprès des préfectures de la région. "25% des stations de l'agglomération du Havre sont ouvertes, ce qui ne veut pas dire qu'elles ont à la fois du gazole et de l'essence, 25% à Dieppe, et 50% à Rouen", a indiqué Jean-Marc Magda, directeur de cabinet de la préfète de Seine-Maritime. Dans l'Eure, le préfet a pris un arrêté pour que "les 33 stations-service du département, qui ont conventionné avec la préfecture, réservent 25% de leur stock de carburants aux véhicules prioritaires et d'urgence", a annoncé la préfecture sur son site internet. La préfète de Seine-Maritime a pris le même type d'arrêté, mais uniquement pour trois stations, une à Rouen, une au Havre et une à Dieppe.
Un triple effet. "Il y a eu un triple effet. Après le long week-end de la Pentecôte, les stations se sont vidées naturellement. Avec le mouvement social, l'accès au carburant ou aux stations et donc le ravitaillement a été perturbé. Et une rumeur de pénurie a asséché aussi" certaines stations, a expliqué Jean-Marc Magda. "Il y a toutefois eu plus de livraisons aujourd'hui (mercredi) qu'hier (mardi)", a-t-il ajouté. Le carburant vient d'un distributeur qui n'est pas bloqué au Havre, la SEP, et de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Nombreux blocages de dépôts de carburant. Des opposants à la loi Travail bloquent depuis mardi matin une raffinerie Total de l'agglomération du Havre, à Gonfreville-L'Orcher. Près de Rouen, un dépôt de carburant est bloqué au Grand-Quevilly, selon la préfecture. Dans le Calvados, "quelques stations, situées dans l'est du département, et qui dépendent du Havre pour leur approvisionnement, sont à sec", a assuré Benoît Pichard, directeur de cabinet de la préfecture du Calvados. Aucun dépôt de carburant n'est bloqué à Caen et c'est surtout la peur de manquer des consommateurs qui a provoqué un "afflux" dans certaines stations, selon lui. Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a affirmé mercredi sur France 3 qu'il n'y avait "aucun risque de pénurie" de carburant à ce stade du mouvement social.