Le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF a rendu mardi un avis négatif sur le projet de fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne du parc français. Cet avis, consultatif, "a été voté unanimement par les élus CGT, CFE-CGC, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines", a annoncé le secrétaire du CCE Jean-Luc Magnaval (CGT).
Ce vote intervient à l'issue d'un délai supplémentaire de deux mois accordé au CCE par le tribunal de grande instance de Paris, le 10 novembre. Le tribunal avait aussi ordonné à l'entreprise de fournir au CCE les informations complémentaires sur le projet de fermeture qu'il demandait.
Résultats d'expertises à venir. "Les conclusions des expertises du CCE EDF seront présentées au personnel de la centrale, aux élus et à la presse, jeudi 12 janvier 2017 à Fessenheim", précise le CCE dans un communiqué. Le personnel de la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim avait cessé le travail pendant une heure mardi pour dénoncer le projet de fermeture du site.
Lors de la première réunion consacrée à la fermeture de la centrale, le 14 septembre, les élus du CCE avaient déjà voté à l'unanimité une résolution demandant à l'entreprise de leur transmettre des informations complémentaires. Ils avaient aussi décidé d'une expertise. Trois cabinets ont été mandatés pour la mener.
Horizon 2018. Tous les syndicats s'opposent à la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim, où travaillent 850 agents EDF et environ 250 salariés d'entreprises prestataires. Outre les répercussions en termes d'emploi, ils mettent en cause le montant de l'indemnisation proposée - 400 millions d'euros -, jugé "ridicule", et les conséquences pour le réseau électrique.
L'arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixé à l'horizon 2018, quand EDF prévoit de mettre en service l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Afin de pouvoir lancer la fermeture anticipée du site alsacien, le conseil d'administration devra se prononcer le 24 janvier sur le protocole d'indemnisation conclu avec l'État français, son actionnaire à 85,6%. Le protocole prévoit une indemnisation de 446 millions d'euros au moins, dont un premier versement d'environ 100 millions d'euros lors de l'arrêt de la centrale.