Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a levé le voile jeudi sur un plan de soutien à Amiens, promis après l'annonce de la fermeture de l'usine Whirlpool, avec 220 millions d'euros destinés notamment à une ligne ferroviaire et des formations. Assurant que le gouvernement met les entreprises souhaitant délocaliser "face à leurs responsabilités", le chef du gouvernement, en déplacement dans la Somme jeudi, a défendu l'initiative qui vise à "rendre nos territoires plus attractifs" avec "des services essentiels", dans une interview publiée par le Courrier Picard.
40 millions d'euros pour l'hôpital. Outre "des mesures en matière de transports, de santé, de cadre de vie", les pouvoirs publics vont "mieux accompagner les parcours individuels en finançant 900 formations supplémentaires dans les métiers de la santé, des énergies renouvelables ou du numérique", indique-t-il au quotidien régional. Selon Matignon, le plan prévoit que l'Etat débourse 160 millions d'euros pour financer le projet de nouvelle ligne ferroviaire Roissy-Picardie, destiné à désenclaver la région en la reliant plus rapidement au réseau TGV. Quelque 40 millions d'euros vont également être débloqués pour la rénovation de l'hôpital d'Amiens.
"Les engagements pris par Whirlpool sont jusqu'ici tenus". Dans une agglomération déjà frappée par de nombreuses fermetures d'usines ces dernières années, notamment celle de pneus Goodyear en 2014, "j'attends de Whirlpool qu'elle mette en oeuvre tous les moyens possibles à la réindustrialisation du site", affirme par ailleurs le Premier ministre au Courrier Picard. "Les engagements pris par Whirlpool sont jusqu'ici tenus, mais je me garderais bien, comme tant d'autres sont tentés de le faire pour nourrir leurs effets d'annonce, de vous dire si un tel ou un tel est intéressé", répond-il sur les pistes de possibles repreneurs, en allusion à l'échec d'Arnaud Montebourg sur le dossier de la reprise de Goodyear Amiens, lorsqu'il était ministre de l'Economie.
10,5 millions d'euros pour des bus. Bernard Cazeneuve, élu de la Manche mais lui même originaire de Picardie, a par ailleurs annoncé une subvention de 10,5 millions d'euros pour des bus à Amiens et confirmé l'ouverture en novembre dans la préfecture de la Somme d'un centre de délivrance de cartes grises, qui doit employer une centaine de personnes. Alors qu'Amiens a perdu son statut de capitale régionale avec l'absorption de la Picardie dans la nouvelle grande région Hauts-de-France, le Premier ministre doit aussi poser la première pierre d'un "pôle des services publics du XXIe siècle", destiné à "conforter le rôle d'Amiens en tant que territoire d'équilibre de la nouvelle région".