Journée particulière à Wall Street mercredi. Le parquet de la célèbre place financière devrait être paré de rouge. Et ce sont les dirigeants de Ferrari qui devraient sonner la cloche, synonyme du début des échanges. La marque au cheval cabré va en effet effectuer son entrée en Bourse, fort d'un prix de 52 dollars par action fixé pour répondre à l'appétit des investisseurs.
Une marque à 10 milliards. Les premiers titres Ferrari seront échangés mercredi peu après l'ouverture de la séance sur le New York Stock Exchange (NYSE) sous le symbole "RACE". A ce prix, la marque au cheval cabré, qui envisage de vendre 17,2 millions de titres (9% du capital), sera valorisée à près de 10 milliards de dollars (précisément 9,82 milliards de dollars). C'est, en clair, le prix d'achat total de la marque, auxquels s'ajoutent près de 3 milliards de dette.
Quels changements pour Ferrari ? Une entrée en Bourse ne se fera pas sans conséquence pour la prestigieuse marque. Jusqu'ici, Ferrari avait fait de la "rareté" sa marque de fabrique. Luca Cordero Di Montezemolo, l'ancien dirigeant récemment débarqué, avait même plafonné la production à 7.000 véhicules par an. L'idée : conserver une image de luxe, faite de prix élevés mais aussi d'une qualité reconnue du monde entier. Mais avec cette entrée en Bourse, Sergio Marchionne, le nouveau boss, veut aussi changer de philosophie. Et la production va rapidement monter à 9.000 unités par an (+30%) en 2019. La marque commercialise aujourd'hui neuf modèles, dont le moins cher coûte 200.000 dollars.
Quels changements pour Fiat ? L'opération boursière entraîne aussi la scission de deux alliés historiques : Fiat et Ferrari, qui faisaient cavaliers communs depuis 1969. Fiat Chrysler Automobiles (FCA) dispose de 90% de la marque italienne. Le groupe entend céder 10% de ce capital sur les marchés à Wall Street. Et le reste sera donné gratuitement aux actionnaires de FCA. FCA (qui possède aussi Alpha Romeo, Maserati et Chrysler) a besoin d'argent frais. Le groupe pâtit d'une dette de 10 milliards d'euros. Et il s'est engagé dans un plan d'investissement de 48 milliards entre 2013 et 2018. En cédant 10% de ses actions à Wall Street, FCA va empocher 786 millions d'euros en cash, et se délester de trois milliards de dette.