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François Geffrier, édité par Maxime Dewilder
La Chine a perdu la moitié de son cheptel porcin en raison d'une maladie qui n'a ni traitement, ni vaccin. Conséquence, le cours de la viande de porc a bondi de 40% et les éleveurs français s'en réjouissent. François Geffrier a tendu son micro au salon de l'élevage à Rennes, où il a rencontré investisseurs chinois et éleveurs français.
REPORTAGE

Vous vous souvenez certainement de la colère et de la détresse des éleveurs français de porcs : pendant des années et il y a encore quelques mois, ils ne pouvaient plus vivre de leur travail, la faute à un cours de la viande de porc beaucoup trop bas. Et bien ce même cours a brusquement décollé de près de 40% grâce à une énorme demande venue de la Chine. Le pays a perdu la moitié de son cheptel porcin en raison d’une maladie qui n’a ni vaccin ni traitement. Résultat, au salon de l’élevage de Rennes, le Space, qui vient d’ouvrir, des officiels chinois sont en visite. François Geffrier y était Europe 1.

"Les consommateurs chinois apprécient beaucoup la viande porcine française !", au milieu d’une délégation d’une trentaine de Chinois, Zhai Guodong, représentant du bureau de l'élevage de la province de Shandong (100 millions d’habitants) dans l'est de la Chine, a fait 9.000 km pour parler affaires avec les éleveurs français.

"À cause de la peste porcine africaine, il y a une chute de la production de viande porcine en Chine, donc la viande française est tout à fait bienvenue", poursuit-il. Conséquence directe, nos éleveurs vendent plus cher : presque 1,70 euro le kilo de viande de porc, après des années à 1,20 euro.

Bonne nouvelle pour la filière, moins bonne pour les consommateurs français

 

Une différence loin d'être négligeable pour Jean, qui avait accumulé des pertes : "L'augmentation du prix va nous permettre déjà de régler toutes les factures qu'on a en retard. Ça fait dix ans que je suis installé. Des bonnes années, je n'en ai pas connu beaucoup. On a un trou d'à peu près 900.000 euros. Là, c'est vraiment bienvenu".

Pour Alain, lui aussi éleveur porcin, cette bouffé d'oxygène va même permettre de moderniser sa ferme : "Aujourd'hui le projet est un investissement dans un bâtiment. Je ne crois pas qu'on puisse avoir de bonnes conditions pour l'animal et pour l'éleveur avec des bâtiments qui ont 40 ans. Donc il faut renouveler ce parc de bâtiments, oui".

Bonne nouvelle pour la filière, moins bonne nouvelle pour les consommateurs français, car si du porc est vendu en Chine, il y en aura moins sur nos marchés, et les prix vont augmenter ici aussi.