Épargné pour l'heure par les agences de notation, le gouvernement n'en a pas fini pour autant avec les débats "anxiogènes" sur la dégradation des finances publiques, qui sera la cible ce lundi des flèches acérées des oppositions à l'Assemblée nationale. Le ministre délégué aux Comptes publics va détailler la trajectoire budgétaire de la France pour ramener le déficit public à 5,1% du PIB fin 2024.
Le déficit public s'invite au menu des débats de la commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale. Ce lundi, même si l'agence de notation Moody's a maintenu la note de la dette française , le débat sur les finances publiques s'annonce tendu. Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave va détailler la trajectoire budgétaire de la France pour ramener le déficit public à 5,1% du PIB fin 2024. Puis sous les 3% en 2027, conformément aux exigences de l’Union européenne. Un pari que même la Cour des comptes juge peu crédible et qui passe forcément par des économies drastiques dès les prochains mois.
>> LIRE AUSSI - Dette publique : «Je dépenserai un milliard de moins cette année», assure Catherine Vautrin
Après avoir gelé 10 milliards d’euros de crédits ministériels en février, le gouvernement est à nouveau dos au mur. Bercy doit procéder à un nouveau coup de rabot de dix milliards d’euros d’ici la fin de l’année pour respecter sa trajectoire budgétaire. Comme en février dernier, les ministères vont être mis à contribution, explique Jean-René Cazeneuve, rapporteur général de la commission des finances : "Il a été demandé à l'ensemble des ministères de geler une partie de leurs dépenses". Le nouvel effort réclamé aux ministères et aux organismes publics qui en dépendent doit permettre à Bercy de réaliser 5 milliards d’euros d’économies, soit la moitié du chemin.
Les collectivités locales doivent passer à la caisse
Mais cette fois, même si elles s’y opposent, les collectivités territoriales doivent aussi participer à la réduction du déficit public. "Vous avez également une demande qui est faite aux collectivités territoriales de réduire la croissance de leurs dépenses de fonctionnement à hauteur de 2,5 milliards d’euros. Leurs dépenses, c’est à peu près 300 milliards par an. Donc, on parle là d’un peu moins de 1%", relativise Jean-René Cazeneuve. Enfin, la dernière tranche d'économies de 2,5 milliards d'euros doit être identifiée d'ici fin juin par la mission parlementaire sur la taxation des rentes.
La piste la plus chaude, c'est le durcissement de la taxe sur les superprofits des énergéticiens. Elle a rapporté seulement 300 millions d'euros en 2023, alors que l'État en attendait trois milliards.