À 60 ans, cet homme discret, déjà membre de la direction et proche de Jean-Claude Mailly, prend la tête d'une organisation profondément ébranlée par les affaires.
Après l'éviction de Pascal Pavageau, Force ouvrière lui a désigné un successeur jeudi matin. Au terme de deux jours de réunions du "Parlement" de FO, Yves Veyrier a remporté 2.720 voix, soit 45,75% des votes exprimés, et devient ainsi le nouveau secrétaire général.
Un membre de la direction. À 60 ans, il était le plus âgé des trois candidats en lice. Christien Grolier, patron de la fonction publique, 52 ans, a récolté 2.577 voix, soit 43,35%, quand Patrice Clos, numéro un de la fédération des transports, 53 ans, n'a obtenu que 10,9% des suffrages. Yves Veyrier est le seul des trois qui appartenait déjà à l'équipe de direction de FO, il faisait partie de l'entourage de Jean-Claude Mailly, et a été reconduit à son poste en avril dernier, quand Pascal Pavageau a repris le flambeau.
Une organisation toujours fracturée. Yves Veyrier a été présenté comme plutôt proche des réformistes, ce qu'il réfute. En tout cas, il n'était pas le candidat de l'autre grand courant présent à FO, celui des trotskistes. Son élection à l'issue d'un vote serré ne signifie pas que tout est rentré dans l'ordre au sein du syndicat, loin de là. La crise qui ébranle l'organisation depuis l'affaire des fichiers début octobre, et même en réalité depuis le Congrès sanglant d'avril à Lille, a fait apparaître de profondes fractures en interne.
Il faudra beaucoup de tact au nouveau secrétaire général pour ramener le calme après la tempête. Le métier d'Yves Veyrier est peut-être un atout dans cette optique, puisqu'il est ingénieur météo.