"Attention, vous allez perdre vos droits CPF, réclamez votre formation". Qui n'a jamais reçu ce SMS, cet email ou même un appel pour utiliser votre compte personnel de formation ? Ce démarchage agressif est également illégal et derrière cette arnaque, de fausses sociétés sont créées pour l'occasion. A l'automne, le gouvernement avait promis de s'y attaquer, mais le cadre légal se fait toujours attendre.
"Ce n'est plus possible"
Avec 2,3 milliards d'euros de financement, le compte professionnel de formation attire en effet un certain nombre de convoitises. C'est ce que constate Laurent Durin, de la Caisse des dépôts et de consignation, chargée d'indemniser les usagers victimes d'arnaques. "Aujourd'hui en moyenne, on a à peu près 40.000 achats de formation par semaine et on reçoit une centaine de signalements. Et sur ces 100 signalements, on a à peu près une trentaine de personnes qui ont acheté une formation. Donc on les recrédite", explique-t-il.
Si les arnaques ne sont finalement pas si nombreuses, le démarchage intempestif est quant à lui particulièrement dérangeant, reconnaît-on. Il y a urgence à l'interdire, estime la députée de la majorité Catherine Fabre. "Ce n'est plus possible. Il faut l'empêcher. Il faut l'interdire. Soit par la loi, soit par un règlement. Mais en tout cas, il faut qu'on arrive à trouver une solution", appelle-t-elle.
En attendant, d'autres leviers ont été actionnés pour limiter les arnaques. Depuis le 1er janvier, les formations doivent être labellisées. Pour le moment, 28.000 l'ont été sur 35.000 au total. Et selon nos informations, le ministère du Travail collabore étroitement avec la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour, dit-on, resserrer l'étau autour des arnaqueurs.