Voilà un chiffre qui réjouira autant François Hollande qu'Emmanuel Macron. Au mois d'avril, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité inscrits à Pôle emploi (catégorie A) a fortement diminué de 1%, soit 36.300 chômeurs de moins. Une bonne nouvelle qui n'est pas loin de compenser la hausse de 1,3% au mois de mars. Quant à savoir à quel président attribuer ces résultats, la question est épineuse. Les réformes lancées par François Hollande en milieu de quinquennat portent certainement leurs fruits (même si sur l'ensemble de son mandat, le nombre de chômeurs a augmenté de 578.200) mais les sondages donnant Emmanuel Macron gagnant en avril ont peut-être incité les entreprises à embaucher.
Une baisse qui profite à tout le monde. Cette baisse est la septième mensuelle en un an et surtout la plus forte depuis septembre 2016. Sur trois mois, le nombre d'inscrits en catégorie A progresse de 0,1% mais il diminue de 1,3% sur un an. Ce mois-ci, toutes les catégories d'âge sont dans le vert : -1,2% chez les moins de 25 ans, -1% chez les 25-49 ans et -1,1% pour les plus de 50 ans. Pôle emploi recense désormais 3.471.800 chômeurs sans aucune activité, en métropole. Si la baisse observée en avril venait à se confirmer en avril, elle concorderait avec le taux de chômage calculé par l'Insee qui a fortement baissé au premier trimestre 2017 pour s'établir à 9,3%.
Transfert vers les catégories B et C. Le mouvement de balancier entre la catégorie A et les catégories B et C (plus ou moins de 78 heures travaillées dans le mois) se poursuit. En mars, le basculement s'était fait de B et C vers A. Cette fois, les demandeurs d'emploi font le chemin inverse. Au total, le nombre d'inscrits dans l'ensemble des catégories A, B et C atteint 5.535.000, en hausse de 0,6% sur un mois, 0,9% sur trois mois et 2,3% sur un an. Au cours du trimestre écoulé, la hausse dans ces catégories a concerné toutes les catégories d'âge.
"Entre fin mars et fin avril 2017, le nombre de demandeurs d’emploi qui ont basculé de la catégorie A vers les catégories B et C est inhabituellement élevé, ce qui contribue à la baisse du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A", remarque Pôle emploi. Ce transfert s'explique simplement par la prédominance des contrats courts dans les embauches actuelles. La reprise économique étant encore timide, les entreprises privilégient les CDD et l'intérim. En avril, les employés qui avaient terminé leur contrat en mars en ont retrouvé un nouveau.
6,6 millions d'inscrits à Pôle emploi. En ajoutant les catégories D et E (personnes non-tenues de chercher un emploi ou en emploi), Pôle emploi recense un total de 6,26 millions de chômeurs, en hausse de 0,4% sur un mois et 2,3% sur un an. Outre-mer incluse, la France compte un total de 6,59 millions d'inscrits à Pôle emploi, en hausse de 0,3% sur un mois et 2,2% sur un an.
No comment
Contrairement à la tradition, la nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud ne commentera pas, ni cette fois, ni dans le futur, les publications mensuelles de Pôle emploi. "Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi, dans toutes les catégories, peut être affecté, chaque mois, par différents événements de nature administrative, entraînant une fluctuation des inscriptions qui ne reflète pas bien l’évolution du marché du travail. La périodicité mensuelle de cette donnée entraîne par ailleurs une volatilité structurelle de l’information qui brouille plus qu’elle n’éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage", a justifié le ministère dans un communiqué. Il ajoute que seuls les chiffres trimestriels de l'Insee (méthode du Bureau international du travail, soit une étude sur un panel de plus de 100.000 personnes) peuvent donner lieu à une analyse.