Le nombre d'écoliers new-yorkais sans domicile fixe ne cesse d'augmenter et a atteint les 100.000 pendant l'année scolaire 2015-2016, témoin de la pauvreté endémique dans certains quartiers de la capitale financière américaine, selon un rapport publié mardi.
Près de 10% des élèves inscrits dans le public. Au cours de la dernière année scolaire étudiée par l'Institut pour les enfants et la pauvreté, basé à New York, le nombre d'élèves sans domicile fixe dans le primaire public a représenté 9% des inscrits dans ces établissements publics et 20% de plus que l'année précédente. A ces 100.000 élèves s'ajoutent quelque 40.000 enfants ayant connu, au cours des six années scolaires précédentes, des périodes où ils ont été sans domicile fixe, ce qui augmente fortement le risque d'absentéisme chronique et de parcours chaotique tout au long de la scolarité.
Le Bronx et le Queens particulièrement touchés. Sauf retournement de tendance, un écolier du primaire new-yorkais sur sept pourrait bientôt se retrouver sans domicile fixe, pendant ces années cruciales pour la réussite scolaire, selon cette étude. Certains quartiers du Bronx, du Queens ou du centre de Brooklyn sont les plus touchés par ce problème mais aucun quartier n'est épargné, a expliqué à l'AFP Anna Shaw-Amoah, principale analyste de l'institut à l'origine du rapport. Ainsi, "au moins 2% des écoliers sont sans domicile fixe" quelle que soit la circonscription scolaire, y compris dans l'îlot de richesse qu'est Manhattan", a-t-elle indiqué. Et "le taux augmente".
Ces chiffres sont plus alarmants que ceux fournis par la "Coalition for the Homeless", une organisation de défense des sans-abris qui soulignait néanmoins récemment que leur nombre à New York avait "atteint les niveaux les plus élevés depuis la crise des années 1930". Ils devraient nourrir le débat sur le problème grandissant du logement à New York et de la gentrification des quartiers populaires, à l'approche de l'élection municipale de novembre pour laquelle le démocrate sortant Bill de Blasio part favori.
Dans une métropole américaine traditionnellement acquise aux démocrates, beaucoup lui reprochent de ne pas en faire assez pour aider les plus démunis à se loger, même s'il ne cesse de dire que cette question est l'une de ses priorités.