Sur le front du chômage, François Hollande quitte l’Élysée dans la même ambiance qu’à son arrivée. En mai 2012, le nombre d’inscrits en catégorie A à Pôle emploi avait augmenté de 1,2%, le treizième mois consécutif de hausse à l’époque. Depuis, le chômage s’est stabilisé, la courbe a commencé doucement à s’inverser. Mais le bilan reste plus que mitigé, à l’image des derniers chiffres de Pôle emploi : 43.700 inscrits en plus dans la catégorie A en mars, en métropole, soit une hausse de 1,3% sur un mois (+1,2% sur trois mois, -0,9% sur un an). En février, le nombre d'inscrits avait diminué de 0,1%.
Bilan très mitigé pour Hollande. Cette augmentation peut paraître surprenante au vu de la dynamique des derniers mois. Le chômage s’était stabilisé, oscillant entre hausses et baisses inférieures à 1%. Mais en mars, le mouvement de balancier s’est amplifié dans le mauvais sens pour le gouvernement. C’est la plus forte hausse en catégorie A depuis septembre 2013. Par conséquent, il y a désormais 3.508.100 demandeurs d’emploi sans aucune activité en France, 0,9% de moins qu'il y a un an mais 20% de plus que lors de l’élection de François Hollande.
Baisse pour les catégories A, B et C. Il y a tout de même des motifs de satisfaction pour le gouvernement. Le nombre d’entrées à Pôle emploi a diminué fortement de 3,1% en mars et le nombre de sorties pour motif de reprise d’emploi a augmenté (+0,5%). Au premier trimestre 2017, les déclarations d’embauche de plus d’un mois ont atteint leur plus haut niveau depuis 17 ans. La ministre du Travail Myriam El Khomri peut également se satisfaire des chiffres des catégories A, B et C (incluant les personnes ayant travaillé plus ou moins de 78 heures dans le mois) puisque le nombre d’inscrits dans ces catégories a diminué de 11.400 personnes en mars (-0,2% sur un mois, +0,9% sur un an). Au total, il y a 5.503.800 inscrits dans les catégories A, B et C, 19% de plus qu’en mai 2012.
Fin des contrats courts. Les dynamiques opposées de la catégorie A et de l’ensemble A, B et C sont liées. Depuis plusieurs mois, le nombre d’inscrits dans les catégories B et C augmentait, signe que les entreprises embauchent de nouveau, mais par le biais de contrats courts ou de temps partiels. Cette fois, la tendance s’est inversée car ces contrats ont pris fin. Résultat, les inscrits en catégorie B ou C retournent en catégorie A, le temps de retrouver un emploi. Probablement un CDD, contrat privilégié par les employeurs actuellement. Pour espérer relancer durablement l’emploi, il faudra une croissance plus élevée que celle que la France connaît actuellement (1,1% en 2016).
Positif pour les jeunes. La situation reste toujours autant contrastée selon les âges. Dans les catégories A, B et C, la dynamique est bonne pour les moins de 25 ans : -1,1% sur un mois, -5,2% en un an. En revanche, la tendance reste à la hausse pour les plus de 50 ans : +0,3% en un mois et +5,7% en un an. A noter également que les femmes sont plus exposées en ce début d’année : +1,2% sur trois mois contre +0,2% pour les hommes.
Outre-mer incluse, il y avait, fin mars, 3.765.300 demandeurs d’emploi en catégorie A et 5.805.200 inscrits dans les catégories A, B et C de Pôle emploi. En ajoutant les catégories D et E (personnes inscrites sans tenues de chercher un emploi), la France compte désormais 6.507.000 chômeurs (-0,4% sur un mois, +0,1% sur trois mois et +1,2% en un an).