Le World Economic Forum (WEF) de Davos, en Suisse, ouvre mardi pour une cinquantième édition. Les organisateurs ont voulu gommer une image de "club des riches" en invitant des jeunes activistes, comme l’un des initiateurs d’Occupy Wall Street, ou encore et surtout Greta Thunberg. Cette année, le thème central est le réchauffement climatique. Et la présence de la jeune activiste ne ravit pas tout le monde, à commencer par Donald Trump. Le président américain a fustigé les "prophètes de malheur" et les "prédictions d'apocalypse", lors d'un discours prononcé mardi devant la militante suédoise. Juste avant, Greta Thunberg avait déploré que "rien n'ait été fait" pour enrayer le changement climatique. Nicolas Barré, éditorialiste économique sur Europe 1 décrypte l’ambiance tendue de ce premier jour, entre la jeune militante écologiste et le président des Etats-Unis, Donald Trump, aux convictions climato-sceptiques.
La priorité de Trump : faire du business
Le sommet s'est ouvert avec l'entrée en scène dès mardi matin des deux vedettes, Donald Trump, 73 ans, et l’activiste du climat Greta Thunberg, 17 ans. Deux visions du monde, deux visions de l’avenir - l’apocalypse si on ne fait rien pour la Suédoise -, deux visions qui font rarement dans la nuance. C’est sans doute d’ailleurs leur seul point commun. Trump et Thunberg ne seront évidemment pas ensemble sur la photo. Greta Thunberg demande "l’abandon de l’économie carbone" et lance des défis au monde entier.
Le prince Charles a aussi prévu un discours sur le thème "sauver la planète", mais ce n’est pas lui que tout le monde veut entendre ! De son côté, Trump, avec la sortie de l’accord de Paris, incarne tout le contraire, mais sa priorité n’est pas le climat. S’il vient à Davos c’est dans un seul but : faire du business, autrement dit attirer les investissements aux Etats-Unis.
La stratégie du bras de fer
Le président américain est en campagne pour sa réélection et sous le coup d'une procédure d'impeachment. Et justement, son but, c’est de dire : "pendant que des politiciens à Washington mènent une cabale contre moi, je travaille et j’obtiens des résultats". Trump va célébrer devant les chefs d’entreprises du monde entier son accord avec la Chine sur le commerce. Il y a deux ans, il avait adopté un ton très combatif.
Désormais, il va pouvoir dire : "regardez, j’obtiens des résultats, ma stratégie de confrontation fonctionne". Vive le bras de fer ! En attendant, la presse américaine fait les comptes : ces 48 heures coûteront 3,4 millions de dollars au contribuable américain, dont 400.000 dollars rien qu’en frais d’hôtel pour les agents des services secrets et 266.000 en locations de voiture. Ce n'est pas donné.