Le plan du chef de l'Etat, France 2030, mise sur le développement des véhicules électriques. Il prévoit en effet que la France en produise deux millions d'ici dix ans. Mais pour y parvenir, au-delà des aides de l'Etat, il faudra un cadre européen. Car construire une voiture électrique est toujours plus cher qu'une voiture thermique.
L'explication principale vient du coût de la batterie. Cela saute aux yeux lorsque l'on regarde l'étude réalisée par le cabinet AlixPartners. Le coût revient à 8.000 euros en moyenne par voiture, alors que pour un moteur thermique avec les éléments de transmission et d'alimentation en carburant, ce chiffre tombe à 5.000 euros. Il faut également ajouter tout ce qui accompagne le moteur électrique, à savoir quasiment 3.000 euros supplémentaires.
Au total, la facture grimpe donc à 15.000 euros en moyenne pour du thermique, et 24.000 euros pour du 100% électrique. Pour les clients, l'écart est en partie compensé par les bonus à l'achat de 6.000 euros, mais pour les constructeurs, l'enjeu est de très rapidement de faire baisser le prix du pack batterie.
Des pays plus compétitifs
En 2004, la France produisait 3,6 millions de voitures. Un chiffre divisé par deux en 2013, avant une hausse à 2,3 millions en 2018. Un effet yoyo dû aux choix des constructeurs Renault et PSA, qui gardent en France la production des SUV, des utilitaires, mais très rarement des petites voitures comme les 208 ou les Clio, qui constituent leurs meilleures ventes.
La raison est sans surprise la compétitivité, liée au coût du travail et à la fiscalité. Pour eux, aller en Espagne ou en Slovénie est forcément plus rentable. Alors, pour ne pas se retrouver dans la même situation avec le 100% électrique, la France va pousser une proposition au niveau européen : l'idée d'une zone franche qui permettrait de faire baisser les coûts là où sont produits les véhicules propres.