L'économie française a renoué avec une légère croissance au troisième trimestre, enregistrant une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), après le repli inattendu de l'activité économique enregistré au printemps (-0,1%), selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee.
Hausse de la production, stagnation de la consommation. Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions publiées par l'institut statistique, s'explique principalement par une hausse de l'investissement des ménages et des exportations, la consommation restant pour sa part stable.
Dans le détail, la production totale de biens et de services a augmenté de 0,4% sur le 3e trimestre, alors qu'elle avait reculé de 0,2% entre avril et juin, selon l'Insee. L'accélération est particulièrement nette dans le secteur des services (+0,6% après -0,2%), de la construction (+1,0% après +0,8%) et du raffinage (+13,7% après -12,8%), affecté au deuxième trimestre par les manifestations contre la loi Travail. La production s'est à l'inverse repliée pour les matériels de transport (-3,3% après +1,5%) et dans l'énergie (-2,7% après +0,7%), la production générale de biens s'étant pour sa part quasiment stabilisée (-0,1% après -0,7%).
À l'inverse, l'activité a été pénalisée par un nouveau recul de l'investissement des entreprises (-0,3%, comme au printemps). Les dépenses de consommation des ménages ont pour leur part continué de stagner, malgré un rebond modéré dans les services (+0,3% après -0,2%).
"Plus difficile d'atteindre" 1,5% de croissance. Le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin a reconnu vendredi que ce niveau de croissance rendait "plus difficile d'atteindre" l'objectif de 1,5%fixé par le gouvernement pour 2016. Ce chiffre, "conforme aux prévisions", ne remet toutefois pas en cause "la dynamique de reprise à l'oeuvre depuis un an et demi" et "ne change rien sur le front du chômage qui baisse nettement, comme sur le front du déficit qui recule et atteindra les objectifs fixés", a-t-il estimé. Sur l'ensemble de l'année, la croissance ne devrait pas dépasser 1,3%, selon l'institut statistique. Pour le quatrième trimestre, l'Insee prévoit une accélération de la croissance, qui devrait atteindre 0,4%. Ce rebond serait toutefois trop faible pour compenser le trou d'air subi par l'économie française au printemps.