François Hommeril, le patron de la CFE-CGC, le syndicat des cadres, vient d'être licencié de son entreprise, Niche Fused Alumina, où il était ingénieur et délégué syndical. Après la reprise du site par le leader mondial de l’aluminium Alteo, celle-ci était placée en redressement judiciaire. Il reste malgré tout à la tête de la CFE-CGC.
Depuis le 25 octobre dernier, le président de la CFE-CGC est "dispensé d'activité" professionnelle dans son usine. Ce mardi, il déclare à l'AFP que son licenciement devrait être effectif dans "les semaines qui viennent".
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"Tu rentres chez toi, au revoir"
François Hommeril était "ingénieur, responsable d'un service procédés" et délégué syndical de l'entreprise Niche Fused Alumina, placée en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Chambéry a, par une décision du 25 octobre, acté la reprise du site par l'industriel Alteo, qui se sépare de 51 collaborateurs.
Au cours de la procédure de redressement, le leader syndical ne cache pas "avoir sollicité son carnet d'adresses et s'(être) investi au plus haut niveau de l'Etat" pour "qu'il y ait un repreneur qui arrive". "Le repreneur ne reprend que 119 salariés. Il y en a qui ne sont pas repris, c'est mon cas, voilà."
"Le jugement du tribunal de commerce a été mis en délibéré un vendredi. Ce jour-là, moi comme les autres, puisqu'il y a 51 personnes concernées, avons reçu un message et un coup de fil, où on nous a dit : T'es dispensé d'activité, tu rentres chez toi, au revoir. Voilà, c'est ça, c'est aussi simple que ça", a expliqué au téléphone François Hommeril, 63 ans.
"En 26 ans, je n'ai jamais voulu quitter l'usine, je voulais rester, j'habite juste en face", a souligné le leader syndical, encore touché par "la brutalité" de l'annonce. "Tout se passe comme si vous rentriez chez vous le soir. La nuit est tombée, il fait un peu frais, vous sortez votre clé mais elle ne marche pas. Vous n’arrivez pas à entrer. Quelqu’un ouvre et dit : Tu n’es plus chez toi, en fait. Va-t’en. C’est un instant qui peut faire énormément de mal", a confié François Hommeril au Monde.
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A la présidence de la CFE-CGC jusqu'en 2026
Reste qu'en qualité de délégué syndical, son licenciement doit encore être approuvé par un vote des élus au CSE de l'entreprise et l'inspecteur du travail. Ainsi, "le licenciement interviendra dans les semaines qui viennent", dit-il sans plus de précision. En attendant, le leader syndical, à qui il reste encore un an et demie à travailler pour solder sa retraite, demeure aux manettes de la CFE-CGC jusqu'en juin 2026.
La semaine dernière, après les annonces de suppression de postes chez Auchan et Michelin, le gouvernement a dit s'attendre à de nombreux plans sociaux dans les prochains mois en France. Au total, 150.000 personnes pourraient être concernées, selon la CGT.