Fusion de la carte Vitale et de la carte d'identité, doublement des redressements d'ici 2027, modifications des conditions d'accès aux allocations logement… Ce mardi, le ministre des Comptes publics a fait un ensemble d'annonces dans le cadre du plan de lutte contre la fraude sociale voulu par le gouvernement. Et parmi elles se trouvent le renforcement des contrôles pour les retraités vivant à l'étranger, en particulier ceux qui vivent hors de l'Europe.
L'idée fait suite à une expérimentation : des contrôleurs ont été envoyés il y a plusieurs mois à Alger pour vérifier l'existence de pensionnés français quasi centenaires. Et sur 1.000 dossiers, 300 étaient non-conformes, soit un taux de fraude de 30%. Gabriel Attal veut donc lancer un programme de contrôle sur l'ensemble des retraités de plus de 85 ans qui vivent en dehors des frontières européennes, soit près de 500.000 personnes.
Plus de moyens humains dans les consulats
Cela passera par des rendez-vous dans les consulats ou des banques locales pour vérifier l'état civil des retraités. Et pour Pascal Brindeau, ancien député UDI et rapporteur de la commission d'enquête sur la fraude sociale, cette mesure va dans le bon sens, mais à une condition : "Ça implique simplement qu'il faut renforcer les moyens humains des consulats dans ces pays-là. Parce que sinon, vous allez avoir un embouteillage de rendez-vous sur la question du contrôle des retraites, en plus des rendez-vous liés au titre de séjour ou autres visas", explique-t-il.
Sur ce point-là, Bercy confirme sur le principe mais ne donne pas de répartition pays par pays par souci de confidentialité. Du fait des relations historiques entre les deux pays, 60% de ces retraités français de plus de 85 ans hors Union européenne vivent en Algérie.