Il y a de la friture sur la ligne entre les industriels et la grande distribution. Le plastique met le feu aux poudres. Depuis le 1er janvier, interdiction formelle de vendre des fruits et légumes dans un emballage plastique et ça ne plaît pas du tout aux industriels de la filière emballage qui ont saisi le Conseil d'État. Ils dénoncent une absence de concertation autour de cette interdiction. "Ce qu'on redoute, c'est bien entendu pour nos entreprises d'avoir effectivement une perte de chiffre d'affaires", déplore Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance, qui regroupe les professionnels du secteur.
20% à 25% de chiffre d'affaires pour certaines entreprises
Selon lui, cette interdiction pénalise les entreprises françaises. "On a des entreprises pour qui ça représente 20% à 25% de leur chiffre d'affaires, qui ont fait énormément d'investissements, qui utilisent de la matière recyclée", abonde-t-il, avant d'ajouter que désormais, ces sociétés "vont se retrouver à perdre énormément de marchés au profit d'autres industriels au niveau étranger".
Pour Joseph Tayefeh, "d'un point de vue environnemental et de gaspillage alimentaire, il n'y a rien aujourd'hui qui permet d'avoir la même efficacité en termes de protection et de prolongement de la durée de vie que le plastique".
Jusqu'à 2026 pour s'adapter
Les professionnels du secteur plaident pour l'utilisation du plastique recyclé et recyclable et non pour son interdiction. Au ministère de la Transition écologique, "hors de question", dit-on, "de faire marche arrière". Le calendrier d'interdiction des emballages plastiques s'étale sur plusieurs années, jusqu'en 2026. De quoi laisser le temps aux industriels de trouver de nouvelles solutions.