L'épilogue de la fusion Veolia-Suez approche. Plus rien ne s'oppose à ce que Veolia, numéro 1 mondial de l'eau et des déchets, avale le numéro 2, Suez. Le principal actionnaire de Suez, Engie anciennement Gaz de France, a validé lundi soir la vente à Veolia, contre l'avis des représentants de l'Etat. Un fait sans précédent dans une entreprise de cette taille et de cette importance.
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Engie n'en fait qu'à sa tête
C'est un camouflet quasi historique pour l’Etat qui a plutôt l’habitude, même avec de petites participations, d'imposer ses vues. Récemment, il a pu faire blocage concernant la fusion entre Renault et Fiat, et est quasiment co-dirigeant d'Air France. Mais lundi soir, malgré une participation de presque 24% de l’Etat, la direction d’Engie n’en a fait qu’à sa tête. Bercy a tout tenté : les administrateurs CFDT d’Engie auraient été appelés mais n’ont finalement pas voté contre le projet.
Cette offre était de toute manière difficile à repousser. Il s'agissait de la seule offre et même Bercy reconnait que le prix payé est bon. Mardi matin, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé Veolia et Suez à reprendre les discussions pour créer un projet en commun. Selon lui, "un accord amiable était possible, nous y avons travaillé depuis des jours. Nous étions à quelques centimètres d'un accord. Nous nous sommes heurtés à intransigeance des uns et à la précipitation des autres", a-t-il regretté. Les états-majors des deux groupes parlent plutôt de "kilomètres" et les discussions entre les deux ennemis risquent d'être longues et tendues.