Les principales puissances économiques du monde ont rendez-vous à Schloss Elmau, en Allemagne, qui organise dimanche et lundi un sommet du G7. Une réunion pour aborder les grands dossiers internationaux du moment et, chose rare depuis plusieurs années, il ne sera pas question d’économie ou d’évasion fiscale : la crise ukrainienne et le terrorisme islamique occuperont la majeure partie des débats. La lutte contre le réchauffement climatique et le dossier grec devraient également être abordés, mais de manière plus elliptique.
Ukraine : quelles avancées en l’absence de Poutine ? La reprise des combats depuis quelques jours dans la région de Donetsk est là pour le rappeler : l’Ukraine est toujours en guerre sans qu’aucune sortie de crise n’ait été trouvée. Une feuille de route a bien été adoptée en février, mais ces "accords de Minsk 2" ne sont qu’en partie appliqués par les belligérants.
Les membres du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) vont donc faire un point sur ce dossier mais peu d’avancées sont à attendre, en l’absence d’un acteur incontournable : la Russie. Moscou a en effet été exclue de ce qui était jusqu'alors le G8 en raison de son implication dans le conflit ukrainien, mais cette absence risque d’empêcher la moindre avancée.
La menace djihadiste érigée en priorité. A défaut d’annonces sur le dossier ukrainien, les participants vont consacrer la majeure partie de leur temps à aborder le terrorisme islamique qui ravage la Syrie et l’Irak, mais aussi une partie de la Libye et le nord du Nigéria. Le pays hôte en a même fait une priorité, et cela se voit sur la liste des invités : Au deuxième jour du sommet, le G7 accueillera le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et cinq dirigeants africains, dont le président tunisien Béji Caïd Essebsi et son homologue du Nigéria, Muhammadu Buhari.
Il s'agira d'examiner "quel soutien les pays du G7 peuvent fournir à ces pays", explique-t-on à Berlin, en soulignant qu'il sera aussi question d'aide au développement. A cet égard, seront conviés les présidents de grandes organisations internationales: ONU, FMI, OMC, Banque mondiale, OCDE, etc.
La Grèce, un dossier ajourné. Même si ce n’est pas l’objet de ce G7, le dossier grec doit aussi être évoqué par les participants, la Grèce ayant besoin d’argent frais dans les prochains jours. Sauf qu’Athènes a pris tout le monde de court en annonçant jeudi soir le report à la fin du mois de ses remboursements au FMI, ce qui repousse par la même occasion la nécessité de conclure un accord avec ses créanciers. Les membres du G7, ainsi que la président du FMI et celui de la Commission européenne, devraient donc aborder le sujet, mais ce ne sera plus dans l’urgence.
La Cop21 en avant-première. Loin de se limiter aux trois dossiers évoqués ci-dessus, ce G7 doit se pencher sur une multitude d’autres sujets : les accords de libre échange entre l’UE et les Etats-Unis, la résistance aux antibiotiques, la lutte contre les maladies tropicales, mais aussi la faim dans le monde, la propreté des océans ou la promotion des femmes. Mais un de ces sujets relégués au second rang fera probablement l’objet d’un peu plus d’attention : la future conférence de Paris (COP21), organisée en décembre et dont l’objectif est de parvenir à un accord pour limiter le réchauffement à 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Les principales puissances économiques mondiales tenteront de se mettre d’accord sur plusieurs points dès ce week-end afin d’arriver unies à Paris et d’expérer provoquer un effet d’entrainement.