Le patron du Medef Pierre Gattaz a appelé jeudi, dans un entretien au Figaro, à diminuer de "plus de 90 milliards" d'euros supplémentaires les impôts et cotisations sociales versées par les entreprises françaises, afin de les ramener au niveau de leurs homologues allemandes.
"En cinq ans, c'est faisable". "Les prélèvements pesant sur les entreprises françaises sont encore de plus de 90 milliards supérieurs à ceux de leurs homologues allemandes. Il faut combler cet écart", estime-t-il. "En cinq ans, c'est faisable", ajoute le dirigeant de l'organisation patronale, qualifiant les 40 milliards d'allégements déjà prévus par le pacte de responsabilité de "premier pas". Il propose notamment que "le taux d'impôt sur les sociétés français revienne dans la moyenne européenne", soit un taux effectif de 22%, contre 33,3% en France actuellement.
Dans le détail, le Medef souhaite au cours des cinq prochaines années "baisser le coût du travail français de l'ordre de 35 milliards d'euros" et "baisser la fiscalité pesant sur les entreprises de 55 milliards d'euros". Le 5 juillet, Pierre Gattaz avait déjà appelé à ramener le taux de l'impôt sur les sociétés en France à un niveau situé "entre 20% et 25%", afin de ne pas creuser l'écart avec le Royaume-Uni, qui envisage de diminuer son impôt sur les sociétés à moins de 15% pour contrer les effets du Brexit.
"Bien sûr, le tourisme va souffrir". En contrepartie, il suggère "une hausse de 2 points de la TVA", qui rapporterait selon lui 16 milliards d'euros à l'Etat. Concernant l'impact des attentats sur l'économie française, Gattaz juge que "bien sûr, le tourisme va souffrir pendant un certain temps. Mais, s'il n'y a pas de réplique, cela ne durera que quelques mois".