Des milliards, voilà ce que cherche le gouvernement. Le débat sur le budget de la Sécurité sociale s'est ouvert hier soir à l'Assemblée avec un objectif : 15 milliards d'euros d'économies. Pour cela, le gouvernement se tourne vers les pensions de retraites, qui devaient être revalorisées au début de l'année 2025.
Et pour y parvenir, le gouvernement veut notamment décaler la revalorisation des pensions de retraites, prévue le 1ᵉʳ janvier, au 1ᵉʳ juillet. Les retraités les plus modestes, celles et ceux qui bénéficient du minimum vieillesse et de l'allocation de veuvage, ne seront cependant pas concernés, a assuré hier la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Le gouvernement tente de calmer les nombreux élus en colère, mais cela s'annonce compliqué.
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Impossible d'organiser en seulement deux mois une revalorisation différenciée en fonction du niveau de retraite . En revanche, l'exécutif se résout à l'idée d'une compensation : les retraités les plus modestes devraient percevoir à l'été 2025, une prime pour rattraper le manque à gagner des six premiers mois.
Sauver jusqu'à quatre milliards d'euros
"Un chèque, c'est le Trésor public, donc c'est l'État qui connaît la déclaration de revenus des ménages et qui donc a beaucoup plus de facilité à savoir quel est le revenu total du foyer. Si la personne ne touche beaucoup de revenus du capital par exemple. Cela va donc permettre d'ajuster en fonction" du profil de chacun, explique Charles Dennery, économiste et auteur du livre "Réformer (vraiment) les retraites" aux éditions des Presses universitaires de France.
Reste à déterminer le seuil en dessous duquel un retraité est considéré comme modeste. En 2014 déjà, une prime exceptionnelle avait été versée aux pensions de moins de 1.200 euros. Coût total à l'époque : 200 millions d'euros. Pour le gouvernement Barnier , une somme similaire serait un moyen de sauver l'essentiel des trois à quatre milliards d'euros d'économies programmées.