Les salariés du site grenoblois de General Electric, qui fabrique des turbines hydro-électriques, entament mercredi matin leur huitième journée d'occupation. Un plan social vise à supprimer 345 sur les 800 postes que compte la société, et les salariés sont déterminés à ne pas se laisser faire.
"La mort de l'entreprise dans les deux ans". Chaque jour, le mouvement est renouvelé à main levée par les 200 à 300 salariés présents. Samira a déjà passé deux nuits sur place. Dans son service logistique, 34 postes sur 46 doivent être supprimés. Même si elle ne fait pas partie de cette charrette, elle craint "la mort de l'entreprise dans les deux ans". "C'est juste le premier coup, le deuxième arrivera", prédit-elle, fataliste. Pour Alfred-Pierre Santelli, délégué CFDT, c'est cette fin programmée du site de Grenoble qui mobilise et fédère tous les salariés. "Tout le monde est solidaire, parce que l'on voit que c'est la casse de l'entreprise. On fête nos 100 ans cette année, c'est quand même un bel anniversaire", fait-il valoir.
La mobilisation est aussi renforcée par l'attitude de la direction, "qui refuse de négocier réellement", assure Cédric Vauquelin, représentant CFE-CGC. "Il y a deux ans, nos interlocuteurs étaient sur un autre site. Dans deux ans, ils seront encore sur un autre site. Et ce qui adviendra du site de Grenoble, c'est le cadet de leurs soucis", dénonce le syndicaliste.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, apportera mercredi son soutien aux grévistes. Une délégation manifestera quant à elle à Paris, devant le siège du Sénat.