General Electric (GE) a annoncé fin mai son intention de supprimer près de 1.050 postes en France, dont pratiquement 800 dans l'entité turbines à gaz du site de Belfort.
L'intersyndicale de General Electric (GE) à Belfort a annoncé lundi avoir "mis en demeure" le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lui donnant jusqu'au 15 août pour répondre à ses demandes alors qu'un plan social prévoit la suppression d'un millier d'emplois. Dans un courrier en date de vendredi et rendu public lundi lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale, celle-ci enjoint le ministre de répondre à cette "nouvelle mise en demeure". À défaut de réponse ou "d'acte positif", elle se réserve le "droit d'en tirer toutes les conséquences", prévient-elle.
"Nous assignerons le gouvernement devant tribunal administratif" compétent pour faire reconnaître "le préjudice lié au non respect de l'accord" du 4 novembre 2014, a précisé Philippe Petitcolin, responsable CFE-CGC. Dans cet accord, GE s'engageait auprès de l'Etat français à développer la filière de turbines à gaz de GE Belfort que le groupe américain venait d'acquérir et à générer un millier d'emplois "hautement qualifiés" en France d'ici à la fin 2018, pourtant jamais créés alors qu'il prévoit désormais d'en supprimer autant.
"L'Etat a les moyens (...) de contraindre GE à faire évoluer le plan de restructuration"
Dans un courrier du 23 juillet, Bruno Le Maire a assuré l'intersyndicale de son "engagement total pour garantir la pérennité du site industriel". Mais s'adressant au ministre, "co-contractant" de l'accord, l'intersyndicale lui demande de mener "une analyse 'robuste' permettant de vérifier la réalité des engagements pris" par le groupe ainsi qu'une "réunion immédiate" du comité de suivi du plan social dont Bruno Le Maire avait annoncé lui-même la création lors d'une visite à Belfort le 3 juin. Elle lui reproche également d'être resté "totalement silencieux" sur sa demande de suspension de la procédure de la restructuration.
"L'Etat a les moyens (...) de contraindre GE à faire évoluer le plan de restructuration", a assuré Philippe Petitcolin. Selon l'intersyndicale, il pourrait infliger à GE, en vertu de la loi Pacte, une sanction financière pouvant atteindre le double du montant de l'acquisition de la branche énergie d'Alstom par GE qui s'élevait à 12 milliards d'euros. GE a annoncé fin mai son intention de supprimer près de 1.050 postes en France, dont pratiquement 800 dans l'entité turbines à gaz du site de Belfort, soit la moitié de ses effectifs. Au total, le groupe américain emploie 4.300 salariés à Belfort.