Les centres commerciaux ont connu samedi dernier leur "pire journée" depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", avec un recul de 17% de leur fréquentation, annonce lundi le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) dans un communiqué.
"Les gens préfèrent reporter leurs achats". La fréquentation avait reculé de 14,3% le samedi 24 novembre et de 12,7% le 1er décembre, comparé aux mêmes dates un an plus tôt, selon l'indice Quantaflow, basé sur un comptage automatique réalisé dans 280 centres commerciaux, sur les 800 que compte le pays, a indiqué Gontran Thüring, délégué général du CNCC.
"Et si le 1er dimanche, une fréquentation en hausse avait partiellement compensé ce recul, les deux suivants il n'y a pas eu de rattrapage", a-t-il précisé. "Il y a un effet psychologique important, les gens préfèrent reporter leurs achats et rester chez eux."
Une baisse importante pour les centres-villes. Ce recul est principalement dû aux "blocages complets ou filtrants des ronds-points d'accès aux sites périphériques qui subsistent dans de nombreuses régions", estime le CNCC. Et "pour la première fois, les centres commerciaux de centres-villes ont enregistré la baisse de fréquentation la plus élevée, avec plus de 20%", ce que le CNCC lie aux "violences observées au cœur de villes telles que Bordeaux, Toulouse ou Saint-Etienne". Une perte de chiffres d'affaires de 14% ? Le recul a été de 14% pour les centres commerciaux de périphérie et de 18,9% en province, contre -3,9% en Île-de-France.
"De façon générale, le caractère anxiogène des événements et l'incertitude quant à l'issue de la crise entraînent un phénomène indéniable de rétention de la consommation", estime le CNCC dans son communiqué. Si la perte de chiffre d'affaires causée par cette baisse de la fréquentation ne pourra pas être estimée "avant une dizaine de jours", explique Gontran Thüring, "il faut s'attendre à un recul comparable".
Encore deux week-ends avant Noël. Le CNCC espère que "les annonces gouvernementales qui seront faites cette semaine seront de nature à ramener les clients dans les sites commerciaux alors qu'il ne reste que deux week-ends de shopping avant Noël". Si l'organisation se félicite de voir élargie la possibilité d'ouverture dominicale, elle espère aussi une taxation des plateformes de commerce en ligne telles qu'Amazon "dans le but d'établir une équité fiscale avec le commerce physique".