Depuis le début de la crise des "gilets jaunes", 58.000 salariés se sont retrouvés au chômage partiel et 1.000 défaillances d'entreprises supplémentaires en décembre à ce qui était attendu ont été enregistrées. Une situation qui démontre que le mouvement de contestation n'est pas sans conséquences sur l'économie.
Un impact sur la sécurité et l'économie. Alors que le Premier ministre a annoncé lundi des mesures pour faire régner l'ordre après les débordements de l"'acte 8" des "gilets jaunes" samedi, une réunion se tient à Bercy mardi avec les représentants du commerce pour faire un nouveau point sur l'impact du mouvement sur l'activité économique.
L'habillement et la restauration particulièrement touchés. Un millier de défaillances d'entreprises supplémentaires ont été enregistrées en décembre, selon l'estimation du cabinet Altares. Ces 1.000 entreprises en faillite représentent en moyenne 3.000 emplois perdus. Les secteurs les plus touchés sont ceux de l'habillement, de la restauration, mais aussi de la coiffure et des instituts de beauté où l'on a enregistré des défaillances en hausse de 10, voire de 25%.
Les "gilets jaunes" comme coup de grâce. Néanmoins, ces secteurs étaient déjà en difficulté dès le mois de septembre avec une consommation en berne. Dans le secteur de l'habillement, un commerce indépendant sur deux avait d'importants problèmes de trésorerie. Le coup de grâce, pour beaucoup, est venu des blocages de novembre et décembre. Et le début d'année ne s'annonce pas meilleur.
Une année qui s'annonce morose. "L'année 2019 était déjà attendue avec un peu de précautions. Mais l'épisode des 'gilets jaunes' conduit à encore plus de méfiance", remarque Thierry Millon, directeur des études d'Altares. "Nous allons être, encore une fois, sur un exercice de 2019 qui ne parviendra pas à redescendre sous le seuil des 50.000 dépôts de bilan. Un seuil que nous n'avons plus connu depuis la crise de 2008." Aujourd'hui, les défaillances touchent surtout les petites entreprises de moins de 10 salariés, mais dans les mois à venir, les structures de plus grosse taille devraient elles aussi être concernées.