Certains distributeurs, dont des entrepôts et des supermarchés ont été bloqués depuis samedi par des "gilets jaunes" partout en France, mettaient en garde mercredi contre des problèmes d'approvisionnement tout en déplorant une perte de leur chiffre d'affaires.
Des conséquences importantes sur les commerces. Interrogé sur BFMTV mardi soir, Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), a évoqué des "conséquences lourdes" sur son secteur, avec "plusieurs centaines de magasins bloqués ou fermés samedi et une perte de chiffre d'affaires globale de 70%".
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"L'ensemble du commerce est concerné, avec des risques pour l'emploi et des produits frais perdus", a-t-il ajouté, précisant que certains magasins étaient fermés depuis quatre jours. Le patron de la FCD a également évoqué des problèmes d'approvisionnement, de carburant qui manque dans les stations-service et d'entrepôts mis au chômage technique.
Auchan a perdu 50 millions d'euros en trois jours. Chez Auchan, on déplorait mardi soir encore "une quinzaine de centres commerciaux bloqués". À Nîmes, l'entrepôt était toujours bloqué mercredi matin, a-t-on précisé de même source. Pour l'enseigne, "les conséquences économiques sont radicales, à hauteur de 50 millions d'euros sur trois jours en perte de chiffre d'affaires pour les hypermarchés uniquement". La journée de lundi a été moins dramatique, avec une baisse des ventes de l'ordre de 5%, mais "avec des disparités extrêmement fortes, entre des magasins à +20% et des sites à -35%", voire jusqu'à -65% à Angoulême, un secteur particulièrement bloqué par les "gilets jaunes".
Des baisses moyennes de 35% du chiffre d'affaires. Chez Intermarché, on indique avoir pris des mesures "dès la semaine dernière pour assurer les approvisionnements" et ainsi "éviter les livraisons samedi au plus fort de la mobilisation". Mais l'enseigne, en tant que groupement d'indépendants, n'avait pas de chiffres à fournir concernant la perte de son chiffre d'affaires. D'après le cabinet Nielsen, les hypermarchés et supermarchés avaient vu samedi leur chiffre d'affaires baisser de 35% en moyenne.
Avec les fêtes de fin d'année qui approchent et le "Black Friday" vendredi, les commerçants s'inquiètent de la prolongation du mouvement et en appellent aux pouvoirs publics.
Un blocage jugé illégal à Toulouse. Le tribunal de Toulouse a déclaré mercredi "illégal" le blocage par des "gilets jaunes" de la Socamil, la centrale d'achat régionale de Leclerc, dans la banlieue de Toulouse, menaçant de "condamner à 1.000 euros par heure de blocage toute personne identifiée", selon l'avocat de la Socamil. "5.000 tonnes de marchandises avaient été bloqués par jour, mettant au chômage technique 400 employés", a déclaré l'avocat de la Socamil Me Stéphane Ruff.