Le groupe d'emboutissage GMD, seul repreneur potentiel de l'équipementier automobile creusois en liquidation judiciaire GM&S Industry, a indiqué mercredi souhaiter racheter les murs de l'usine pour un montant d'un million d'euros, avant la décision lundi du tribunal de commerce de Poitiers sur son offre de reprise.
Le repreneur jeudi à La Soterraine. "Le projet est de racheter les murs pour un million d'euros. Cela me paraît plus simple. Il y a des choses à remettre en état", a déclaré par téléphone Alain Martineau, PDG de GMD. Le loyer est de 180.000 euros par an. Il a prévu de se rendre jeudi à La Souterraine pour présenter son projet aux salariés qui réclament surtout le maintien de près de 200 emplois, contre 120 retenus par GMD sur les 277 de l'entreprise.
Pas de "tapis rouge". "Si on se place dans un point de vue positif, cette annonce signifie que M. Martineau est prêt à investir un million d'euros de sa poche et donc que son intention est de pérenniser le site en s'appuyant sur ses compétences et savoir-faire. Si et seulement si, contrairement à ceux qui l'ont précédé, il ne prélève aucun loyer", via une société civile immobilière (SCI), a commenté Yann Augras, délégué CGT. "On peut aussi le voir sous un angle plus négatif. Cet investissement d'un million pourrait aussi bien servir à justifier le fait que M. Martineau ne réévalue pas à la hausse son offre de reprise en terme d'emploi", a-t-il ajouté, prévenant que le PDG ne sera pas "accueilli avec un tapis rouge" jeudi car "les salariés sont à bout, ils n'en peuvent plus".
L'attente de la décision de justice. L'emboutisseur/soudeur/assembleur de La Souterraine, au poids économique crucial en Creuse où il est le deuxième employeur privé, est dans l'attente d'une décision du tribunal de commerce de Poitiers sur la liquidation ou la reprise par GMD de l'entreprise, huit mois après avoir été placé en redressement judiciaire, puis en liquidation judiciaire depuis le 30 juin. Les salariés ont assuré qu'ils iraient en nombre à Poitiers pour la prochaine audience : deux autocars sont d'ores et déjà affrétés, bien que le personnel soit en vacances à partir du week-end, l'usine GM&S fermant traditionnellement en août. Les syndicalistes ont d'ailleurs mis en garde contre l'illusion pour les parties au dossier de miser sur une démobilisation du personnel pendant les vacances.