Ils apportent un peu de répit. Les constructeurs automobiles PSA et Renault se sont engagés auprès du ministre de l'Économie Bruno Le Maire à augmenter fortement leurs commandes à l'équipementier en difficulté GM&S, lui permettant de poursuivre pour l'instant son activité, selon un communique de Bercy diffusé dimanche.
Des commandes supérieures. "Ces engagements permettront d'atteindre un niveau de chiffre d'affaires sur 2017 proche de 25 millions d'euros, et rendent possible la continuité de l'exploitation et la poursuite des discussions sur la reprise de l'entreprise", a précisé le ministère dans un communiqué. L'entreprise "devra adapter son organisation afin de gagner davantage de compétitivité", souligne encore Bruno Le Maire dans ce communiqué. Dans le détail, le groupe PSA devrait augmenter ses commandes de 10 à 12 millions d'euros auprès de GM&S. Renault s'est quant à lui engagé à doubler ses commandes, de 5 à 10 millions d'euros, selon Bercy.
Bruno Le Maire, qui avait fait de ce dossier la "priorité" du nouveau gouvernement, s'est entretenu durant le week-end avec le PDG de Renault, Carlos Ghosn, et le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, après avoir rencontré les syndicats de l'entreprise vendredi. Les deux constructeurs avaient auparavant évoqué un chiffre de 16 millions d'euros annuels de commandes, un niveau permettant le maintien de 90 à 100 emplois. Mais pour les syndicats, l'entreprise doit, pour survivre, tendre vers 40 millions d'euros de commandes annuelles.
"L'usine loin d'être sauvée". "On était sur un chiffre d'affaires à cinq millions d'euros avec Renault, aujourd'hui on est passé à dix. Je conçois qu'il y a eu un effort de fait, mais il faut regarder ce qu'il y a l'intérieur de cet effort", prévient Yann Augras, responsable CGT chez GM&S, joint par Europe 1. "Est-ce que c'est une augmentation du prix des pièces qui étaient chez nous ou est-ce que c'est une augmentation du volume des pièces ? Si vous achetez un vélo à 200 euros et qu'il passe à 300 euros, vous gagnez un peu d'argent et ça maintient un nombre de salariés, mais ça ne maintient pas l'activité car que quand le vélo est construit c'est terminé", rappelle le responsable pour qui "l'usine est loin d'être sauvée".
L'usine GM&S Industry de la Souterraine, dans la Creuse, qui emploie 277 salariés, est menacée de liquidation judiciaire. L'usine, deuxième employeur privé du département, est occupée depuis le 11 mai par les salariés qui affirment l'avoir "piégée" avec des bonbonnes de gaz.