Bercy met un coup de pression à PSA. À deux jours d'une audience cruciale pour la reprise de l'équipementier automobile GM&S, le ministère de l'Économie a accusé PSA de refuser de "participer" au financement de la modernisation du site, une accusation démentie par le constructeur mais qui ne parle pas du même type d’investissement. PSA "a confirmé ce jour (lundi) au ministère de l'Économie et des Finances qu'il ne souhaitait pas participer" au financement de 15 millions d'euros demandé par le repreneur potentiel GMD, dans le cadre de la reprise de GM&S, a affirmé lundi Bercy dans un communiqué.
PSA investit dans le matériel, et non dans la modernisation. L'État et le constructeur Renault s'étant eux engagés à apporter chacun 5 millions d'euros dans ce plan de modernisation, "il manque donc cinq millions d'euros pour faire aboutir la reprise" de GM&S, ajoute le ministère. Mais dans la foulée, PSA a démenti avoir refusé de participer au financement, un porte-parole précisant à l'AFP que le groupe avait "confirmé un investissement de 4 millions d'euros" pour que GM&S puisse acquérir le matériel nécessaire à la fabrication de pièces pour le constructeur.
Sauf que PSA ne parle pas ici du même type d’investissement : ces 4 millions d'euros garantis par le groupe sont intrinsèquement liés à leurs commandes. Renault et PSA restent en effet engagés à passer 22 millions d'euros de commandes par an à l'équipementier GM&S (12 millions pour PSA et 10 millions pour Renault), pendant cinq ans.
Les exigences du repreneur. Ce point d'étape intervient après une réunion mardi dernier à Bercy de l'ensemble des acteurs du dossier, qui a abouti à quelques avancées. Depuis, "la plupart des progrès attendus ont été obtenus", notamment les précisions demandées à Renault sur le détail de ses engagements de commandes, a noté Bercy. Mais pour l'heure les négociations n'ont toujours pas abouties, à deux jours d'une audience au tribunal de commerce de Poitiers qui doit se prononcer sur la viabilité de l'offre de GMD. L'unique repreneur potentiel de GM&S, placé en liquidation judiciaire le 30 juin, estime indispensable cet investissement de 15 millions d'euros, et assure qu'il ne reprendra pas l'équipementier creusois sans cette somme intégrale.