Le dirigeant de l'emboutisseur GMD, seul repreneur en lice pour l'équipementier GM&S, est venu jeudi à La Souterraine, dans la Creuse, tenter de convaincre les salariés de son offre de reprise partielle de 120 emplois sur 277, au cours d'un échange tendu, à quatre jours d'une décision de justice. "Je viens sauver 120 emplois, je ne viens pas casser 150 emplois", a déclaré à la presse Alain Martineau, PDG de GMD, venu pour "essayer de convaincre" les salariés de l'intérêt de son projet pour le site creusois.
"Un syndicaliste, il ne peut pas adhérer à une solution finale qui fait 150 licenciements, c'est pas possible, on ne peut pas dire 'j'adhère'. Maintenant, petit à petit ils comprennent qu'il vaut mieux ça" et continuer le développement du site "plutôt que rien", a-t-il estimé après avoir rencontré l'ensemble du personnel.
La seule offre de reprise sur la table. GM&S, placé en décembre en redressement judiciaire, son troisième en huit ans après une succession de reprises éphémères et improductives, a été placé en liquidation le 30 juin dernier. Le tribunal de commerce de Poitiers a prolongé l'activité jusqu'au 31 juillet, date à laquelle il doit statuer sur la seule offre de reprise sur la table, celle de GMD.
Les négociations des dernières semaines ont permis de lever des conditions suspensives auxquelles GMD liait son offre, notamment des garanties de commandes de PSA et Renault (les principaux clients de GM&S), d'investissement sur le site (partagé entre l'Etat, PSA et Renault), et l'aspect foncier-immobilier. Du point de vue du ministère de l'Economie, actif sur le dossier depuis des semaines, l'adhésion des salariés reste "la dernière condition suspensive" à la reprise du site. Il a appelé le personnel lundi à "considérer favorablement" l'offre de GMD.