Un vote sans majorité parlementaire mais un vote tout de même. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les députés grecs ont adopté un deuxième train de réformes qui va permettre d'ouvrir les négociations autour d'un troisième plan d'aides de 80 milliards d'euros. Mais le Premier ministre Alexis Tsipras n'a toujours pas disposé de majorité dans son propre parti Syriza en faveur de ces mesures.
230 pour sur 298 députés présents. Les réformes qui concernent la justice civile et la transposition d'une directive européenne sur les banques ont été adoptées par 230 députés sur les 298 présents. 63 ont voté contre et 5 se sont abstenus. Résigné, le Premier ministre Alexis Tsipras avait auparavant appelé ses troupes, lors d'un débat de plus de cinq heures qui s'est achevé vers 4 heures du matin, à "s'adapter aux nouvelles réalités" et à voter ce deuxième volet de mesures.
41 députés frondeurs du côté de Syriza. Tout comme le 15 juillet dernier lors du vote d'un premier paquet de réformes, le Premier ministre n'a toujours pas disposé d'une majorité parlementaire et a du compter sur les voix de l'opposition. 41 députés de son parti de gauche radicale Syriza lui ont fait faux bond, soit en votant contre (31), soit en s'abstenant (5).
C'est moins que la semaine dernière (39 défections) mais assez pour déstabiliser un peu plus Alexis Tsipras. C'est le changement d'orientation de Yannis Varoufakis, l'ancien ministre des Finances, qui explique la différence. Il est passé du "non" la semaine dernière sur une réforme des retraites et une hausse de la TVA à un "oui" cette fois-ci.
Les créanciers attendus à Athènes. Si le principe d'un troisième plan d'aide a été acté le 13 juillet dernier après un week-end douloureux de négociations, Athènes devait faire voter deux paquets de réformes avant de pouvoir inaugurer les négociations autour de cette nouvelle aide. Grâce à ce vote positif, la Grèce va désormais pouvoir accueillir dans es prochains jours des représentants des créanciers. Dans le détail, ils vont passer au crible les méandres de l'économie grecque et adapter leur aide.
Le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, a dit mercredi que Bruxelles souhaitait aboutir d'ici à "la deuxième quinzaine d'août". La Grèce, dont les caisses sont vides, doit rembourser 3,19 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 août ainsi que 1,5 milliard au FMI en septembre.