L'appel à la grève chez SFR, à l'initiative de la CGT, a peu mobilisé mardi malgré la suppression programmée de 5.000 postes, soit un tiers des effectifs, d'ici à mi-2019, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un rassemblement peu suivi. Le rassemblement à la mi-journée devant le siège de l'opérateur, à Saint-Denis, près de Paris, a réuni moins de cent personnes dont de nombreux délégués syndicaux et militants d'autres entreprises, et des militants du Front de gauche. Selon la CGT, 50 magasins SFR sur 424 étaient fermés mardi et 450 salariés de la branche SFR distribution, la plus mobilisée, étaient en grève. La direction recensait, elle, à la mi-journée, 200 grévistes.
Devant la boutique des Champs-Élysées, 160 salariés ont manifesté dans la matinée, selon la CGT. À Marseille, ils étaient une trentaine également dans la matinée devant la boutique SFR de la Canebière. Un second rassemblement était prévu en début d'après-midi.
Les conditions de travail seront dégradées. Pour Fabien Bornerand, délégué central de la CGT, "il n'est pas possible de maintenir un réseau de qualité avec un tiers d'effectifs en moins" et ces suppressions d'emploi entraîneront "inévitablement" une dégradation des conditions de travail. Interrogé sur la faible mobilisation, il a expliqué que faire grève "n'est pas dans la culture de l'entreprise" et qu'"il y a eu des pressions sur différents sites pour inciter les salariés à ne pas faire grève". Selon lui, "une partie des salariés ne croient plus en l'entreprise et se disent que, quitte à partir, autant partir avec un chèque".
Malgré l'accord, la tension est toujours vive. Annoncée en plein été, cette restructuration drastique, dans un secteur toujours sous tension, se fera via un plan de départ volontaires. Un accord a été signé à ce sujet avec les deux premiers syndicats (CFDT, Unsa), qui espèrent toutefois parvenir à réduire le nombre de ces départs volontaires. "Il n'y aura aucun licenciement sec chez SFR" d'ici à 2019, a déclaré mardi matin Michel Combes, le PDG de l'opérateur, confirmant un engagement pris par le groupe début août.
Selon l'Unsa, le plan de réduction des effectifs va se dérouler en deux phases : la restructuration de la distribution d'ici à fin 2016 devrait concerner un millier d'emplois, et une deuxième phase de juillet 2017 à fin juin 2019 devrait entraîner 4.000 départs supplémentaires, sans licenciement. Lors du rachat de SFR par Numericable en 2014, une garantie de maintien des effectifs pendant trois ans avait été conclue, qui devait prendre fin le 1er juillet 2017.