Le tribunal de commerce de Bobigny a ordonné mercredi la liquidation judiciaire de l'enseigne de mode à petits prix Mim et la fermeture immédiate de 162 boutiques qui entraînera la suppression de 791 emplois en CDI, a-t-on appris auprès des syndicats Unsa et CFDT.
Le tribunal a validé fin mars un plan de rachat partiel de la chaîne par un tandem formé par Tally Weijl et Etam, qui s'engageaient à reprendre 71 points de vente sur les 233 magasins en propre (et 90 affiliés). L'enseigne, fondée en 1976, avait été placée en redressement judiciaire en novembre après avoir connu des rachats successifs qui s'étaient traduits par une dégradation de sa situation financière, dans un contexte morose pour le secteur de l'habillement.
"Une décision scandaleuse" dénoncée par un syndicat. Dans un communiqué, le syndicat Seci-Unsa a dénoncé une "décision scandaleuse" qui "empêche toute possibilité de survie de cette entreprise (...) alors que le projet de reprise par l'intermédiaire d'une Scop avait très bien avancé" et que "l'État s'était engagé à l'accompagner financièrement".
Ce projet de Société coopérative de production (Scop), porté par une minorité de salariés, constituait la dernière chance de sauver cette entreprise. Il avait reçu le soutien inespéré du gouvernement, qui avait promis d'examiner "sans délai l'octroi d'un prêt du Fonds de développement économique et social".
Les salariés estiment payer des "erreurs de gestion". Pour les salariés, l'enseigne a payé les erreurs de gestion (baisse de la qualité et hausse des prix) de son actionnaire, le géant du textile chinois Main Asia, qui l'avait rachetée en 2014. "791 salariés vont perdre leur emploi car on a laissé des gens spolier cette entreprise familiale qui fonctionnait bien, on a d'ailleurs une ancienneté bien plus grande que les autres enseignes", a réagi Audrey Viau-Vidal, syndicaliste CFDT.
Parmi les salariés figurent un grand nombre de "femmes qui élèvent seules leurs enfants", a-t-elle ajouté, jugeant "inhumaine" la décision de fermeture immédiate des magasins. "On n'a même pas eu le temps de prévenir les clientes", souffle-t-elle. Les syndicats avaient regretté que, à l'exception du socialiste Benoît Hamon, aucun candidat de premier plan à la présidentielle n'ait manifesté son soutien à l'entreprise.