Le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF a demandé en référé d'heure à heure le retrait du dossier Hinkley Point (deux réacteurs EPR en projet en Angleterre) de l'ordre du jour du conseil d'administration de l'électricien prévu jeudi 28 juillet, a-t-on appris lundi auprès du CCE. Mais elle ne sera examinée que le 2 août.
Réponse sous huit jours. Il s'agit de défendre "l'accès au juge" du CCE, EDF ayant décidé de soumettre ce projet controversé au vote des administrateurs sans attendre le résultat, le 22 septembre, d'une action en référé de l'instance pour obtenir des informations supplémentaires sur le projet Hinkley Point, a précisé le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval.
Une annulation rétroactive ? Compte tenu de la date de l'audience, fixée lundi, le dossier contesté pourra donc figurer à l'ordre du jour du CA comme prévu. Mais le CCE ayant aussi demandé à la justice d'ordonner "la suspension de tous les effets des délibérations qui seraient prises par le conseil" ce jour-là, un avis du CA en faveur de ce chantier pourrait ne pas valoir lancement effectif du projet.
Un accord commercial... mais des tensions. L'électricien a annoncé jeudi dernier dans la soirée qu'il avait convoqué un conseil d'administration le 28 juillet pour prendre une décision finale d'investissement sur ce projet gigantesque de 18 milliards de livres (21,6 milliards d'euros), à l'origine de fortes tensions au sein de l'entreprise. Cette ultime étape se faisait attendre depuis la signature, en octobre 2015, d'un accord commercial avec l'entreprise publique chinoise CGN, qui supportera un tiers du financement.
Les fédérations de l'énergie CGT, CFE-CGC et FO, qui demande son report depuis plusieurs mois, ont accusé vendredi le président François Hollande d'être "passé outre l'avis des salariés" sur ce chantier. Elles ont évoqué une "violation" du CCE d'EDF avec une prise de décision avant même l'audience prévue le 22 septembre.