François Hollande dévoile lundi un plan d'urgence contre le chômage à base de formations et d'aides aux PME. Des mesures annoncées dans l'espoir d'inverser enfin la courbe du chômage, promesse arlésienne sur laquelle le gouvernement s'est toujours cassé les dents. Le président détaillera son plan lors de ses vœux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi au Conseil économique, social et environnemental (Cese), en présence des principaux leaders syndicaux et patronaux. Ce sera sûrement la dernière cartouche du chef de l'Etat, qui a assuré à plusieurs reprises qu'il n'aurait pas la légitimité de briguer un second mandat en 2017 sans baisse "crédible" du chômage en 2016.
Un financement incertain. Depuis son élection en 2012, 650.000 chômeurs supplémentaires se sont inscrits à Pôle emploi alors qu'il promettait "d'inverser la courbe du chômage" avant fin 2013. François Hollande a déjà levé une partie du voile sur ses intentions lors de ses voeux télévisés du 31 décembre : le plan comprendra 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une aide à l'embauche pour les PME et des mesures en faveur de l'apprentissage. Mais de nombreuses zones d'ombre subsistent, à commencer par le financement, qui sera précisé lundi, selon l'entourage du président.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a laissé entendre que le plan coûterait environ deux milliards d'euros à l'Etat. Ce chiffre n'est "pas loin de la réalité", a-t-il déclaré jeudi à Europe 1, mais "ce sont deux milliards de dépenses qui seront compensées intégralement par des économies ailleurs". Le gouvernement compte également sur les partenaires sociaux et les régions pour financer une partie du plan, notamment sur le volet formation.
Des contours encore flous. Les contours du plan de formation, justement, restent flous. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a annoncé qu'il ciblerait les chômeurs les moins qualifiés et que les 500.000 formations, qui comprendront les 150.000 déjà annoncées en octobre, seraient axées sur les secteurs d'avenir (numérique, environnement...) et les emplois non pourvus. Mais elle n'a pas levé les doutes sur les capacités d'accueil des organismes de formation. Sont-ils capables de faire face à une tel afflux ? De nombreuses voix syndicales et patronales jugent l'objectif irréaliste. Selon un récent sondage Odoxa pour iTélé, 77% des Français pensent que le plan d'urgence ne fera pas baisser le chômage.